C’est à l’hôtel Westin que la créatrice néerlandaise nous a présenté, au détour d’une mise en scène originale et électrique, sa collection Voltage.
Et encore une fois, Iris émeut aux larmes. Une vive émotion, une fulgurante sensation, nous sommes tous profondément touchée par son oeuvre. Une mise en scène extravagante et décalée, ouverte par la démonstration de l’artiste néo-zélandais Carlos Van Camp démontrant les volts traversant son corps : le public reste sans voix. Un univers bien particulier, une sphère assez sombre mais dont la lumière incandescente donne un côté fantastique, presque féerique au show. Comme une sorte de Genèse, une procréation d’alien, une oeuvre au stade foetale, qui se développe sous nos yeux de simples être humains. En réalité, l’artiste nous initie à une véritable réflexion sur la condition humaine. Oui, un défilé peut naturellement pousser à la réflexion philosophique. Vous trouvez ça fou? Cela s’appelle la magie Iris Van Herpen.
Des associations aux insectes et cabinet de curiosité, des corps silphides, du 3D, des volumes travaillés, des robes structurées et géométriques, des matières innovantes : du silicone, de la toile, du métal, une femme ultra high tech et pourtant qui semble si proche de la faune et de la flore. Un côté réellement naturel et animal se dégage de ces femmes-android. Une collection conceptuelle, par une artiste d’avant-garde.
L’unique utilisation du blanc et du noir comme prisme, qui ne sont mêmes pas considérés comme étant des « couleurs » à part entière. Et soudain cet intrus, cette robe en acier, couleur argentée. Comme une illumination. Et c’est sous le choc que nous quittons les lieux, et dans la hâte de découvrir sa collection prêt-à-porter qu’elle présentera en mars 2013 à Paris.
Sophie Farjon