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ANAIS JOURDEN AW19

by pascal iakovou
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Le Pavillon Ledoyen, anciennement connu comme « le Café de la Surprise » est le premier bistrot parisien à offrir un « service à la carte » au tournant du 20ème siècle.

Avant de devenir une institution Michelin, le pavillon accueillit des décennies de fêtes parisiennes sous son écrin de verre, loin de yeux de la haute-société.

Ce lieu prestigieux devient le théâtre d’une conversation parfois ironique entre différents temps, révélant une nouvelle incarnation de la femme Anaïs Jourden.

Animée par la retrospection et l’affirmation, la collection rend hommage aux racines de la marque et interroge le pouvoir transformatif du vêtement et la valeur de la nostalgie.

Ses silhouettes années ’90 revisitent une période qui puisait dans le passé et le transformait sans révérence, offrant une synthèse rapiécée de l’héritage du siècle.

Des symboles d’émancipation féminine sont découpés et combinés, comme les robes en biais des années ’20 et les « power suits » des années ’80, ici remis au goût du jour.

Le clic-clac dissonant de talons grandit au loin…

La collection elle-même reprend cette attitude « à la carte », évoquant les femmes multiples que nous incarnons au fil de la journée.
Des classiques en popeline et laine contrastent avec des robes midi en assemblages de dentelle, des touches lustrées de vinyle noir et d’opulents manteaux en fausse fourrure.

La dentelle vernie et écrasée rappelle les pages froissées des magazines de mode, malmenés par les mains curieuses des jeunes filles.

Les tissus formels sont figés sous un glaçage de plastique, répliquant ces souvenirs des femmes du monde et de leurs vies tumultueuses.

Virevoltant comme les ombres de fêtes passées, une procession de robes midi en dentelle traverse le foyer étincelant, mettant en scène une romance entre espoir et féminité. Des confettis sont éparpillés sur des doudounes et autres tuniques à volants, complétant cette rondade célébratoire avec le passé.

Alors que le rythme s’intensifie en une cavalcade électronique, des vestes-Gorille réinventent l’histoire de King Kong à l’envers;
Où la demoiselle en détresse n’est plus la victime mais le bourreau.

Intrépide, elle avance sans peur maintenant, sa tribu néo-bourgeoise à son flanc, mue par la puissance évanescente de la mémoire.


Visuels par Nicolas Brulez pour Luxsure

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