Home Mode RENCONTRE Rodolphe et Harold Mackeene : Marée D’élégance

RENCONTRE Rodolphe et Harold Mackeene : Marée D’élégance

by Manon Renault
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« Toute une culture existe autour de la mer. Pour mon frère et moi, cela ne se limite pas qu’à des planches et des fringues cool:  il y a une vie qui n’est pas à vendre. C’est tout l’univers de la mer, et les valeurs que ce monde nous a inculqué que je souhaite communiquer avec ces vêtements. (…)On ne profite pas de la vague sportwear ou athleissure comme certaines grandes marques. Je vis à St Barth. Les vagues nous ont vu grandir Harold et moi. » Rodolphe et Harold  lancent la première collection Mackeene en 2008. Au gré des collaborations, des rencontres, les collections s’épanouissent. Les deux frères parviennent à conserver le côté utilitaire des vêtements sportifs en intégrant un chic qui ne tient qu’à eux. En 2018, beaucoup de marques promettent voyages et évasion : emporter un brin d’exotisme avec soi est un vieux ressort pour charmer. Le label Mackeene répond avec une essentielle authenticité : la famille, St Barth , les voyages. Ce n’est pas un argument marketing: c’est toute leur vie et leur quotidien qu’ils partagent dans leurs collections. Mackeene fait partie de ces marques qui ne vendent pas de la tendance au kilo, mais réunit autour de valeurs.

Rencontre avec deux frères qui nous parlent de la mer, des aéroports, de la vision des sports de glisses aujourd’hui, et nous montre comment combiner le travail et la détente à l’heure du burnout.


 Mackeene: une élégance nourrie par l’expérience

Rodolphe, champion de Kitesurf, parle d’aimants brevetés, de coupes de shorts et de détails techniques liés aux vêtements. Posé, sérieux, il présente la collection dans les règles de l’art- très minutieux « Je porte ces vêtements: il faut qu’ils soient pratiques fonctionnels. Il faut également avoir envie de les garder, une fois sorti de l’eau ». Si Rodolphe est discret sur ses récompenses,  elles sont les racines de toutes les recherches techniques menées par la marque. Il est le premier à savoir si la longueur du short est la bonne. Cobaye de ses propres créations, il reste très à l’écoute des retours « Je veux savoir si les clients sont contents, s’ils n’ont pas eu de problèmes avec les pièces. C’est ainsi qu’on s’améliore ». Alors la marque est-elle réservée à des férus de surf ?

Les pièces sont sobres, adultes. « On imagine que le surf se limite à l’adolescence : une passion passagère. J’ai fait de nombreuses activités autour de l’eau, et c’était important de sortir du champ restreint des sports de glisse ». Une ouverture pour un public plus large, amoureux des embruns marins, de l’air de farniente, des vacances prolongées. » Les imprimés des shorts leur donnent un aspect plus moderne. Ils ne ressemblent pas à des vêtements de sports. Ils sont imaginés pour évoluer avec le client au fil de la journée.(…)Tout cela c’est grâce à mon frère : c’est lui le créateur d’images- dans tous les sens du terme (…) Vous avez-vu les dernières photographies qu’il a faites ? « 

Mackeene : être décontracté, tout un travail.

Glissement des vêtements, aux photographies entourées de planches de kitesurf : la transition semble parfaite. Dans les pop up stores Mackeene tout semble idyllique, facile. La fluidité de la communication qui en découle l’illustre, et l’histoire de ces frères semble être un joli récit pour brochure d’office de tourisme ?  Ils ont grandi à St Barth, mais il serait cynique de penser qu’ils s’y sont enfermés chaudement. Pour Rodolphe c’est le port d’attache entre deux compétitions et présentations pour la marque. Harold de son côté est parti très tôt » On a beaucoup de chance, nos parents nous ont éduqué en nous encourageant à faire nos propres expériences. Je suis parti à 16 ans, j’ai vécu en Chine , j’ai appris le design (…) Créer une marque avec mon frère ne faisait pas partie d’un plan d’avenir tout tracé. » Harold est autodidacte et semble se laisser mener au gré de ses passions.  » Non c’est Rodolphe le plus intrépide ! Actuellement il se prépare pour de nouvelles vagues, de nouveaux défis. Il cherche l’adrénaline. Moi j’accompagne, je prends des photos mais j’ai l’impression de ne pas être aussi aventureux. » Une admiration mutuelle : « En portant les vêtements je trouve les problèmes mais c’est Harold qui les ressouent.Les poches de mes shorts ne convenaient pas : je ne pouvais jamais rien y glisser. Tout tombait. Il m’a appris qu’il fallait faire des poches avec une ouverture droite, pas oblique. Il travaille énormément et trouve des réponses toujours innovantes ( …) Je m’étonne et le découvre constamment ». 

Harold et Rodolphe


Les frères MacKenne ne se contentent pas d’un lieu, d’une carrière restreinte. Une philosophie qui leur permet de lier obligations et décontractions. S’ils voyagent, s’ils surfent et prennent des photographies, s’ils nous vendent cette image de facilité, c’est que les heures de travail derrière, ne se comptent pas.

En gardant l’ardeur adolescente, il nous présentent chaque saison des collections à l’esthétique de plus en plus adulte. Ils est agréable de regarder la marque murir. Mackeene ne se contente plus de shorts de bain : toute une gamme de pièces s’est ajoutée au fils des années, des rencontres, des voyages et des expériences.

Les pop up stores et boutiques des frères sont toutes comme eux : elles voyagent au fil des vents. Le mieux est encore de les suivre :

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