Date :19/01. Fashion Week Parisienne Jour 2. Mode Masculine Jour 10. Digne d’un film de science fiction, d’un Blade Runner 2017, où seul quelques hommes survivent, la mode de Boris Bidjan Saberi chasse les androïdes pour renouer avec l’essence des matières et des couleurs . Des racines gorgées d’ocre, et des matières organiques qui défient le bitume goudronneu : le tout porté par des hommes, scrutés dans le monde entier à travers des écrans délocalisés. La Fashion Week est à Paris, mais aussi à Kaliningrad (Gosha rubchinskiy), où au Japon ( annonce du prochain défilé Louis Vuitton)
Une mode hantée par le chiffre et sauvée par leurs combinaisons
Les nombres agrémentent la vie et la mode de Boris Bidjan Saberi. La créateur basé à Barcelone, née à Munich, à moitié persan, défile à Paris depuis 2014. Une vie pleine de pancartes, d’indications kilométriques, numéro de voies et compteurs de taxis. Pourtant c’est le codage rigoureux apporté par les chiffres, leur capacité à nous servir de repaires, qui organise le travail et l’histoire de Boris Bidjan Saberi. 11: date de sa naissance et titre de sa seconde ligne plus urbaine. 1996 : il réinterprète des veste Levis et se fait connaître. 2006: il obtient son diplôme pour ses études de mode et modéliste à Barcelone. 2007: il crée sa marque éponyme.
Le Costume masculin à la Bidjan n’a rien à voir avec une partie de loto, où les chiffres espiègles, sont couverts par des jetons graisseux dans une salle des fêtes communale. Ce sont des costumes urbains qui puissent la rigueur, l’exactitude et le savoir-méthodique du mathématiciens comme gage d’excellence. Des vêtements aux coupes précises, aux matières travaillées minutieusement. Une équation ou X se traduit par cuirs et formes structurées d’Occident, et Y par mailles légères et tissus fluides du Moyen-Orient
Si l’équation n’a pas de solution , écrire le mot rien / C’est la règle. Ici la solution a une allure urbaine où la lueur s’amorce au fil du temps.
Une esthétique du prélude
Contraste de matière, zoom : texture. Dé-zoom : restructure.
L’image ne montre pas ce que l’on croit. Le vêtement n’est plus porté comme on se l’était imaginé et persuadé. Il se suffit à lui-meme. Un corps à la recherche d’un autre-mais pas celui d’un androïd . L’histoire de la vie, l’histoire de la mode : une sculpture souple et flottante, une pièce unique qui ne demande qu’a s’unir à un corps qui vie, et vagabonde dans la rue. Boris Bidjan tire son inspiration de la culture skateboard. Là où les espaces ne sont la propriété de personne. De cette référence, il prélève le besoin d’adrénaline et la précision requise, sans laquelle il est impossible de s’élancer : sans laquelle on s’écrase sur le bitume. Une texture qui rappelle l’aspect des vestes de sa dernière collection.
Boris Bidjan Saberi : la poésie de la fusion
Un corps appelé par un autre : une attraction expliquée depuis bien longtemps à coup de mots rares à l’acoustique latine. Boris Bidjan Saberi n’est pas née d’un robot futuriste, même si les hommes qu’il habille, évoquent parfois cette image. Fusion de la culture Germanique et Persienne , il n’est pas étonnant que l’alchimie soit au coeur des collections du créateur. L’homme de Boris Bidjan Saberi s’habille fonctionnel tout en appréciant les formes flottantes.
Loin d’être dématérialisés, les vêtements de Boris Bidjan Sabri renouent avec des matières brutes. Le designer les travaille au corps, et les fait passer de la pénombre vers la lumière ardente, et les confrontent aux flashs qui crépitent…Désormais son cuir transparent est breveté confirmant un savoir-faire artisanal qu’aucun androïdes ne simulera.
Pour la Saison Spring Summer 2017 c’est le récit de l’ascension , de la sortie de l’ombre , de l’élévation vers la lumière qui s’élance sur le podium. Un message d’espoir.
Source images: http://borisbidjansaberi.tumblr.com