Jean Paul Gaultier c’est Paris, c’est la mode, c’est la haute-couture. Un nom, une marque, qui s’appose à des parfums, des corsets, des marinières. Autant des pièces iconiques crées par Gaultier, et qui lui ont offert une gloire internationale. Plus que la gloire, c’est la sympathie, la simplicité du créateur qui font qu’autant de personnes l’aiment. Ouvert sur ce qu’il est, sur ses origines, ne feignant pas un personnage hautain, Jean Paul Gaultier est le créateur avec qui on a envie de s’asseoir et de se discuter, mais bien sur, on ne lui taperait jamais dans le dos, quand même. Un grand Monsieur à la fois d’ici et d’ailleurs. Un talent venu d’un autre monde, qui connaît et s’implique dans des questions quotidiennes concernant les tournants de la société. Les pieds ancrés sur terre et la tête dans les étoiles ?
Parler sans honte, rigoler à perdre haleine, tout en échangeant sur des films, des icônes vêtue d’une marinière ou d’un kilt : votre choix s’arrêterait sans doute sur Jean Paul Gaultier.
Cette année, il a dit au revoir au prêt-à-porter pour se consacrer à la haute couture. Loïc Prigent lui a dédié un documentaire.Une rétrospective de son oeuvre est actuellement visible au Grand Palais. Couturier star ? C’est avéré ! Dévoilons les raisons de sa popularité, les mystères d’un créateur….
Ses liens avec les arts, qu’il soit considérés comme populaires ou classiques:
Jean-Paul Gaultier a toujours habilement mêlé les arts. Ses inspirations sont diverses. Aussi bien une boite en aluminium, que des tatouages ou des icônes de la musique et du cinéma. Tout peu devenir un potentiel point de départ en vue d’une collection. Et c’est pour tous que ces collections sont faites : aussi bien pour Madonna que Yvette Horner, Kurt Cobain et Inès de la Fressange. La liste des personnalités qui se sont tournées vers le créateur semble être inépuisable, loufoque, hors norme. Peur de rien : il présente les MTV Awards , l’Eurovision, ou encore une émission avec son grand ami Antoine de Caunes (EuroTrash) -qualifiée comme hyper vulgaire. Il pourrait lancer une émission de télé réalité sur un chaîne de la TNT dont le décor serrait un club underground ou se mêlerait des sosies de Catherine Deneuve, Faye Dunaway et des sortes de personnages en costumes gonflés à l’hélium, que rien ne paraîtrait étrange. D’ailleurs il l’a déjà plus au moins fait.
Ses inspirations et collaborations cassent les stéréotypes, et révèlent une conception de la culture qui ne s’arrête pas aux musées, théâtres, et autre saint-lieux des lettres et de la peinture.
L’étendue de ses capacités :
Toute formes d’art est susceptible d’inspirer le créateur. Nous l’avons déjà souligné. Mais c’est aussi le monde de l’art qui fait appel à lui de manière récurrente. En particulier le cinéma et l’univers musicale. Mylène Farmer ou Madonna se sont tournées vers lui à plusieurs reprises pour la confection de leur tenues de scènes. Au cinéma, on note Pedro Almodovar ou encore Luc Besson. Pour chaque film, chaque tournée, c’est un univers que chaque artiste doit créer. Gaultier semble doué d’une capacité d’adoption fabuleuse: il peut aussi bien se plonger dans l’univers futuriste du Cinquième élément, que dans les costumes aux notes espagnoles d’Almodovar. Suscité de toutes parts, jamais à court de créativité: un homme brillant .
Sa liberté sexuelle:
Le trouble des genres : Conchita Wurst clos un de ses derniers défilés, Amanda Lear arpente son podium et des mannequins aux looks androgynes ont toujours été présent à ses côtés. S’il joue avec son parfum « le mâle » sur une hyper-virilité, ce n’est pas tant pour dire aux hommes ce qu’il doivent être mais pour dire que peu importe l’orientation sexuelle, c’est un fantasme, le fantasme d’une sexualité affranchie de tabous, qui se renifle à des kilomètres à la ronde. De même, il aborde le mariage pour tous bien avant que cela ne défoule les rues -notamment en 2005 avec son défilé intitulé « le mariage homosexuel ». On sent que chez le créateur, le débat ne se fait pas autour de l’orientation sexuelle, ou du genre, mais dans la possibilité à s’épanouir dans ce qu’on tend à être. Etre une femme ou un homme, hétérosexuelle, butch, trans : pas de problème mais encore faut-il un espace pour l’être. C’est ce que Gaultier offre.
Paris, corsets, marinières. Tout le monde connaît un part de Gaultier. Du coup il fait partie du patrimoine de tout le monde, à des titres différents certes, mais chacun a son histoire avec Gaultier. Que ce soit les effluves du parfum Madame, une chanson de The Gosssip ; qui nous rappelle que le couturier a habillé la chanteuse du groupe lors de son mariage avec sa compagne de longue date ; l’image de Catherine Deneuve au dernier festival de Cannes, ou Inès de la Fressange qui s’élance en courant sur le podium et tombe en rigolant. A chacun souvenir à propos du couturier ; à chacun son Gaultier.
En quelques années, les Français et le monde entier ont adopté Gaultier. Pour les étrangers il symbolise Paris. C’est vrai qu’il possède cet attrait, ce chic, ces lumières brillantes proprent à la capitale. Sur la « maps » de Gaultier, il y aurait l’arrondissement extravagance, l’arrondissement kilt, l’arrondissement robe de marier ; le tout sous le capital de la liberté.
