A l’occasion de l’exposition des polos coutures crées par les Maisons Lacoste et Lesage, le magazine The Reality Show propose un numéro athlétique intitulé « Game of love ».
Occasion pour nous de lire ce nouveau numéro, et de découvrir, ou redécouvir, ce magazine original, lancée en 2010 par Tiffany Godoy. Définitivement marqué par sa vie à Tokyo, et l’inspiration procurée par ses rues; styliste consultée sur les tendances , les arts ; et contribuant au meilleur des revues sur la mode : The Reality Show se concentrent sur des aspects particuliers des tendances contemporaines, explorées avec un point de vue singulier, car fait selon des approches plurielles …mais The Reality Show c’est quoi ?
Un pari numérique :
La particularité de la revue est qu’elle fonctionne de paire avec une application mobile : » The Scan Reality App » , qui permet d’avoir accès à des contenus exclusifs. Diktat de la technologie ou visionnaire ? L’application permet aux lecteurs d’être totalement maître de sa lectures du magazine et de sélectionner les contenus qu’il souhaite développer. Si l’article sur les tendances de bijoux ne vous intéresse pas, le magazine ne vous encombrera pas d’un dossier de trois pages sur le sujet – c’est vous qui choisissez. Son format tabloïd, joue avec les racines de la presse écrite, et permet de détacher les images du magazine afin d’en faire des objets. La qualité du papier, son format , font de chaque page une potentielle image à encadrer : ce qui n’est pas possible avec le format habituel des magazines. Le développement du contenus via les applications numériques semble être un pari concluant.
Du sexuelle ,chic:
Pas le « porno-chic » à la Carine Roitfeld et Tom Ford, même si l’influence est indéniable, mais un érotisme fun , pénètre les pages. Dans l’éditorial de ce numéro, Tiffany Gody nous propose d’optimiser nos performances « from brain to body to bedroom… » . Maîtrisant l’art de la suggestion, l’érotisme est évoqué de manière raffinée : on ne peut détacher son regard du collage du directeur artistique Tomoyuki Yonezu, qui se déploie sur une double page… Les japonais semblent assujettir l’érotisme, en le dénudant de la notion de voyeurisme. Tout le travail du photographe de Daido Moriyama s’en fait la preuve. Il réinvente les manières de montrer la nudité et par là, témoigne du modernisme de la société Nippon.
De grands photographes, des mannequins confirmés:
Dans ces pages, Hans Feurer ( photographe suisse travaillant régulièrement avec Vogue, GQ, auteur du calendrier Pirelli de 1974…), Alasdair McLelllan ( livrant des portraits mythiques à i-D ou Self-Service), Nathaniel Goldberg, Aline Weber (règulière de Vogue Paris), Naty Chabanenko et la liste continue…
Des citations, mais de figure marquante:
Réalisateur, photographes , écrivains: les meilleures citations, toujours en rapport avec le thème du numéro s’affichent en lettres capitales. Ici , le magazine donne envie de se replonger dans l’univers de Catherine Robbe-Grillet ou de se faire coacher par le Dr Joan Dahlkoetter. Car la citation est un art, qu’elle est inspiratrice et qu’elle voyage au travers des films et des chansons, elle mérite bien des pleines pages.
Un attachement à l’art:
C’est avec Tomoyuki Yonezu que le magazine est construit. Directeur artistique, son point de vue complète harmonieusement celui de Tiffany Godoy. Ainsi en plus d’une magazine de luxe, c’est un challenge artistique: dans la digne ligné de Numéro ou Garage magazine. La mode ne se réduit pas à des pages modes, beautés, bijoux, cailloux, hiboux..Non la culture est aussi présente : et par un angle qui tient d’une irrévérence qui fait du bien ( dans le geste de Melle Roitfeld…)
