Célébré récemment par la première dame des États Unis qui avait choisi de porter un de ses manteaux pour l’inauguration du second mandat de son mari, Thom Browne présentait sa collection le dernier jour de la semaine de la mode masculine à Paris.
Le défilé, était un peu différent de ce dont on a l’habitude. En lieu et place d’un podium, une structure en bois, s’apparentant à une maison sur laquelle des mannequins martelaient et ce, des l’arrivée des invités, trônaient au milieu du Club de Tennis de Paris. Quant au défilé en lui même, il s’agissait en fait des mannequins traversant les différentes pièces de la maison de façon totalement synchronisée. L’effet visuel était assez surprenant et on n’ose pas imaginer la préparation que cela a du demander.
Monochrome et sortie d’une autre époque, l’homme chez Thom Browne met les formes géométriques a l’honneur et on les retrouve partout dans cette collection automne hiver, que ce soit la forme des chapeaux a bords carrés, les épaules et les silhouettes elles aussi dramatiques et carrées ou encore des détails tels que les imprimés ou le motif de la couture sur les vêtements matelasses.
Noir, blanc et différentes teintes de gris pourraient se révéler un choix restreint mais pas chez Thom Browne qui les utilisent de façon intelligente. C’est une revendication en cohésion avec son inspiration et l’ascétisme est ici voulu, désiré.
On dénote une certaine inspiration religieuse chez Thom Browne, les motifs de croix nous mettant sur la voie. Il est vrai que les longueurs de certains manteaux ainsi que la présence de jupes et robes font penser aux vêtements religieux et monacaux.
Les manteaux et vestes à col cranté sont réinterprétés géométriquement et les mélanges de matières et de textures sont nombreux chez Thom Browne : cuir, fourrure, laine, tissus matelassés, prince de Galles que l’on trouve sur manteaux, veste de costumes et capes.
Inspirée de codes religieux mais aussi du T de « Thom Browne » cette collection au sérieux affirmé n’est pas sans une dose d’humour avec ses croix inversées, motif qu’on retrouve sur une pièce de fin de défilé.
Mary Yasmine Arrouche