Ana Sekularac défilait depuis 2007 à Londres. Elle offre là son premier show parisien. Sans doute, faudrait-il plutôt le qualifier de happening tant la présentation revêt un caractère inhabituel et théâtral.
De scénettes en scénettes, elle a confié à des mannequins et danseuses le soin d’insuffler la vie à ses créations. Les unes et les autres interpréteront en une chorégraphie très précise, 4 thèmes liés à la féminité, la Liberté, la Sensualité, la Force, l’Amour.
Tableau après tableau se succèdent dans l’antre si particulière du Mathi’s. L’atmosphère est si ‘ténue’ que rien ne saurait distraire l’attention, même l’interprétation subtile de la jeune violoniste,
Que dire de la création, ? Chaque pièce est une délicatesse en elle-même. La silhouette est dynamique, raffinée, très travaillée et architecturée. La dextérité est évidente. Les entrelacs de tissu, les plis, tout allège la silhouette. Ce ne sont que juxtaposition de textiles travaillés de diverses façons. (clichés 001, 004, 006, 009)
Là, cette robe blanche. Un entrelacement anime son corsage, et l’enchante presque. A peine a-t-on finit de détailler le buste, que le reste surprend. Le bas de la robe parait être un terrain de jeu. Ana Sekularac s’y révèle. (cliché 004)
La créatrice parvient en choisissant une même étoffe à lui faire parler différents langages. Ce ne sont que nuances. Là, des plis avec une coupe et un traitement permettent à la matière d’être quasi-hérissée comme dans une provocation de l’espace. Là, elle se range en volutes, créant des volumes surprenants.
Que dire de plus, le talent de la créatrice consiste à retranscrire la fameuse complexité féminine. Comme souvent en art, lorsque le propos est splendidement retranscrit par la matière, on obtient une master pièce.
Cette collection pourrait se résumer ainsi, une grande maitrise des textiles, de la coupe et du concept.
Sophia