Un runway sans fioritures, une salle immense dans les artères du Louvre, des rangs de sitting à perte de vue, il nous faut planter le décor.
La collection prêt à porter de Chapurin commence sur une note minimaliste, a priori… Dès les premières notes de la bande son, un vent glacial de Sibérie vient s’abattre sous nos yeux effarés, la neige qui tombe couplée à cette lueur blanche d’où sortent les modèles provoque le frisson de la Taïga en chacun de nous.
Entre culture slave et tradition sibérienne, c’est toute une collection architecturale qui s’anime : les vestes volumineuses et ceinturées à la taille où le noir prédomine sont rehaussées de fourrures de renard, de castor et de racoon – pour le côté sauvage. Teintées pour la plupart, le contraste est saisissant. Les tissus précieux de popeline, de laine ou de soie naturelle sont un cocon dans lequel on se sent bien et les peausseries en croco et autruche apportent une touche d’excentricité à ces jolies amazones d’un chic fou.
Entre les artères citadines et les grandes steppes inhospitalières des régions glaciales il n’y avait qu’un pas ; ce rendez-vous en terre inconnue est une pure réussite. Bravo !
Jean-François POLAIRE.
Crédits photographiques : Germain Hazard