L’impossibilité de la Haute Couture – une expansion de l’imagination, un espace au-delà de la raison. La couture est une sphère de fantasme et de liberté, de l’unique et de l’exceptionnel, où l’artisanat n’est pas un reflet fétichiste de la valeur mais un moyen et une méthodologie pour réaliser des improbabilités, pour défier les perceptions, pour créer de nouvelles réalités audacieuses. Le tissu devient un clair-obscur sur le corps, les volumes flottent, les coupes sont imperceptibles, un ruban de mousseline peut suspendre une robe de bal. L’incroyable devient matériel, l’imagination devient réelle.
S’appuyant sur cette vertu fondamentale de la Haute Couture, le directeur créatif Pierpaolo Piccioli conçoit un rendez-vous impossible entre les univers de la Couture et de la boîte de nuit. Les polarités perçues peuvent provoquer un dialogue, une autre impossibilité : une langue synergique et spontanée est trouvée entre le lexique de la Couture et le monde de la boîte de nuit. Leurs valeurs communes : des gestes mutuels d’extravagance, la notion de vêtements comme outils de transformation, l’élaboration d’un vrai moi, un vocabulaire dichotomique mais dual d’affichage et de révélation, la performance à travers la vie. Et surtout, une pluralité de la beauté, la beauté en tant qu’individualité, une expression héroïque de la vérité intérieure devenue extérieure. Façonner un rêve – l’opportunité de devenir.
En changeant la perception et la perspective, le contexte est modifié – la Couture est présentée dans de nouveaux environnements, en mettant l’accent sur cet échange essentiel. Il y a une symbiose entre les personnages de la boîte de nuit et l’imprimatur de la Maison Valentino, l’audace transmise par la couleur et le motif graphique, l’ornement et le volume. Les volants inventent de nouvelles architectures autour des corps, les pois et les rayures sont réinterprétés par la coupe, formant deux dimensions à partir de trois. Les tropes de la Couture sont remis en question par leur célébration, les broderies et les drapés à la main, les plumes roses pâles nouées avec des nœuds en satin noir. Un jeu d’échelle amplifie les détails, pour résonner. Le glamour de Valentino est resignifié, reflétant l’expression de soi d’une nouvelle génération.
Et dans l’arène égalitaire de la boîte de nuit, la Couture elle-même se transforme idéologiquement : ici, elle peut devenir démocratique, une proposition de jouissance universelle, un symbole de résonance émotionnelle. La valeur signe de la Haute Couture est ainsi transformée – la Couture devient un emblème d’unicité, de personnalité, d’identité et de caractère, et une évocation de la plus pure joie humaine de s’habiller et de se déguiser.