En quelques jours, Hed Mayner est devenu le nom à retenir. Encore dans la confidence il y a quelques mois, le jeune Israélien a envoûté les journalistes et commentateurs de la Fashion Week Parissienne lors de ce premier défilé. Prise d’assaut, cette collection nébuleuse, aux volumes flottants, soufflés de nonchalance, résulte d’une fine maîtrise des techniques de coupes. Depuis ses 16 ans , Hed Mayner confectionne des tenues: désormais elles s’évadent de la brume pour bientôt entourer les silhouettes avec des draps de laine, du coton rayé ou encore des toiles de tentes et du cuir d’ameublement. Si les volumes et les couleurs de la collection reflètent la lumière du soleil, c’est aussi de cette lumière que le créateur dote des tissus, a priori en fin de parcours. Ressusciter les matières, mais aussi les pratiques vestimentaires, s’inspirer des pays, de son enfance : une promesse pleine de lueur.
Hed Mayner : comment le décrire ?
Passeur aux drapés dignent d’Haider Ackermann, qui est-il?
Un Homme des 80’s
Très jeune, Hed Mayner est ébloui par les vêtements japonais. Une voisine lui ouvre sa collection de Kimono : une histoire d’amour commence. Volume, rigueur : des termes employés pour décrire le travail de Yojhi Yamamoto ou Issey Myake. L’influence de ces designers japonais du début des années 80 reste intact. Hors du temps, une mode révolutionnaire dont les plis ne se sont pas aplatis sous les bourrasques des tendances.
Issey Miyake
YojhiYomamoto
Comme des garçons
Évoquons également un goût du confort que l’on retrouve dans le sportwear. Au début des années 80 , Perry Ellis avait changé les codes avec de nouveaux volumes.
Mais c’est aussi Martin Margiela qu’il faut citer. Le créateur Belge, le plus secret du milieu qui préfère s’exprimer au nom d’un collectif plutôt qu’en son nom.
Hed Mayner : un nom porteur d’âmes artistiques
Hed Mayner c’est aussi, un collectif; en quelque sorte. Si a l’heure d’Instagram et des réseaux sociaux c’est le nombre d’abonnés qui fait la réputation, Hed Mayner rassemble déjà une communauté. Quand à lui, il fait le choix de suivre quelques personnes : des personnes qui portent un même goût de l’art, représentent une scène israélienne créative ou qui sont simplement des êtres chers. Comme sa compagne Riff Cohen dont le premier album « À Paris » avait retenu l’attention. Enregistré loin de la capitale, c’est de manière indépendante qu’elle finance son disque.
Dans cette nouvelle famille d’artistes, Samuel Drira directeur artistique de Nehera et créateur d’Encens Magazine est la pierre angulaire d’un nouvel ordre.
C’est maintenant aux lecteurs qu’il appartient de peindre, de donner volumes à Hed Mayner -d’un portrait officiel s’il le souhaite. En attendant une image du designer, ou plutôt un enchaînement d’images.