Chaque jour a eu ses défilés, ses silhouettes, ses créateurs, ses journalistes vedettes et fashionistas égarées. Prédire les scandales qui les entourent : un jeu de médium que nous laissons aux spécialistes. Spéculation dans l’attente du défilé de demain : un moyen comme un autre de faire face au hasard. En clôture :Kenzo, Lanvin où Agnès B mais aussi Sean Suen qui présente pour la seconde fois une collection lors du calendrier officiel parisien.
Sean Suen : discrétion, peu importe le « qu’en dira t-on ».
Sean Suen : des informations rares, des faits qui se recoupent. Le jeune créateur reste discret. Ses collections parlent en son nom. Des vêtements qui disent une habilité pour les coupes et une connaissance intime des tissus. Sean Suen détourne les matières les plus légères de leurs simples états d’ornement, et les rend fonctionnelles. Le pyjama en tafta se métamorphose en costume de ville. Les shorts se marient avec les vestes : le confort embrasse l’utile. Une cohérence sans faille entre l’attitude de Sean Suen et l’esthétisme de ses collections : simple, discret, sophistiqué. Le créateur reste avare de commentaires, et évite les mises en scène opulentes, bien qu’il soit présenté comme le leader d’une nouvelle génération. Un portrait en noir et blanc : cela suffit.
Depuis 2012 , l’année où il lance sa marque, il se maintient : fidèle et rassurant. Dans les différents médias, il décrit ses lignes comme » amusantes, dynamiques et chics « . Un slogan qui s’inscrit et se réinscrit laissant le reste dans un brouillard digne de Turner. Une tempête de rigueur pour quelqu’un qui s’est formé par la peinture avant de devenir un acteur de la mode internationale.
Revaloriser une mode qui vit, revaloriser un mode de vie.
Équiper les hommes, construire une garde robe faite de classiques, de pièces intemporelles, mais avec un décloisonnement ; une ouverture vers l’excentricité à travers des architectures et des textures offensives. S’il est leader d’un nouveau mouvement , Sean Suen est aussi la voix d’un autre « Made In China ». Finit l’enfermement de ce pays dans le stéréotype de produits cheaps : de réels talents sont là, ils grouillent …Des plates-formes comme Uncover Lab ont pour but d’explorer les possibilités pour les designers chinois de créer et discuter d’un nouvelle ère du « Made In China ».
Pas besoin de faire de tout cela un statement politique. Un tailloring sophistiqué et fonctionnel. De la technique mais aussi de l’imagination. Sean Suen parle d’intuition. Il semble que l’une des aptitudes du créateur soit d’écouter : écouter les voix locales et écouter les voix internationales qui parlent de la Chine, la place en porte-à- faux. Place au « Mode in China » . Les questions de sociétés : la beauté à tout emporté.
» Pour être honnête, je suis juste mon instinct personal plutôt que de réfléchir trop aux réaction du marché. J’espère cependant faire de donne vente…J’attend et nous verrons… »Sean Suen
Trouver le juste équilibre
Mot d’ordre : simplicité pour des collections qui sont les résultats d’un travail avisé. Unifier l’est et l’ouest, unifier les contradictions : mais ne pas aller à l’encontre de la nature. Les proportions respectent les silhouettes masculines et leur offre de nouvelles voies de séduction. Des collections pleines des dialogues que l’on avait rendu inaudible, d’échanges imperceptibles et qui poutant sont là . Ils frémissent, au bord du précipice sans lequel ils nous demeurent invisibles. C’est pour retenir ces forces telluriques masculines féminines, orientale occidentale, sophistiqué décontracté que les designers se sont fédérés. C’est quand les choses nous échapent qu’on les retient.
Pré-Bilan
Fashion week 2017 : unisexe, uniforme, uni générationnelle, uni localité. Tout a été réuni le temps d’une semaine, de 50 show -soit 50X 15 min pour 50X 45 min d’attente dans le froid . De manière univoque , tout le monde se la joue équivoque: le symbole de l ‘hommes d ‘affaire , de la souveraineté, de la gouvernance deviennent des logos pour polo et écharpes, des hashtag qui confortent l ‘entre- soit des défilés. On aime les vieux créateurs , les créateurs venus d’orient, les créateurs designers peintres cinéastes, les créateurs qui avancent en duo ,trio…On reprend une tartine de doudounes, d’écharpes, de streetwear , de question de genre, de matières organique de « made In » et d’amour pour l’ordinaire et les paradoxes.