LES SANTONS DE PROVENCE
Printemps-Eté 2017
C’est une nouvelle exploration de l’imaginaire de la Provence que Simon Porte Jacquemus propose ici. Non pas aux travers d’un motif, ou d’une couleur en particulier, mais via la suggestion d’une culture, d’une atmosphère, de moments de vie typiques, en se référant aux figurines emblématiques que sont les Santons de Provence. Un défilé magistral qui a marqué cette fashion week !
Un attention particulière à cette notion de la figurine, du personnage dont le costume synthétise tous les éléments identitaire dune profession, d’une situation…: l’Arlésienne, le Grand Père, le Boulanger, le Berger, la Lavandière, la Bohémienne… Les Santons de Provence comme thème majeur à partir duquel se déploie l’ensemble de la collection Printemps-Eté 2017.
© Filippo Fior
32 silhouettes à la fois très actuelles et à la temporalité quasi suspendue, où se conjuguent référence au costume provencal et réinterprétation moderne, libre de la tradition. Ce dialogue, doublé d’un jeu sur les dimensions, insuffle une énergie toute particulière à la collection.
Toujours présentes chez JACQUEMUS: la référence aux deux formes essentielles que sont le rond et le carré, servant de grille de lecture sous-jacente au langage formel des vêtements et des accessoires, et la référence continue aux basiques du vestiaire masculin (la chemise surtout, puis la veste et pantalon), qu’on retrouve ici retravaillés avec des volumes souvent exagérés et resserrés à la taille, et empruntant aux techniques traditionnelles de broderie et de plissage.
Une collection qui se veut faire l’écho de ce vécu provençal, à une certaine simplicité et élégance essentielle. Et ainsi, intentionnellement pauvre au sens noble du terme: matières naturelles, notamment lin, coton ou laine, et dentelle blanche; silhouettes lisibles, au dessin clair; couleurs neutres et calmes: noir (et marron, marine), blanc, beige, contrastées parfois de quelques notes de rouge et d’un unique motif: le pois, en référence à la Bohémienne.
Variation formelle autour des manches, accentuée par un jeu de de volumes ou d’angles aux épaules, et des cols, souvent en V ici, reprenant alors la forme du fichu noué et plié en triangle, caractéristique du costume de l’Arlésienne.
Une large gamme de pantalons : allant du pantalon droit de grand père ou large 3/4, au pantalon extra-long et fluide ceinturé sous la poitrine, en passant par un pantalon ‘plat’ à l’allure plus géométrique, clin d’oeil au goût pour la bidimensionnalité.
Quelques jupes au volume élégant et ample, ou rehaussées d’un accumulation de plis éventail, à l’allure plus bohème.
Des chaussures plates à brides et escarpins reprennent la signature JACQUEMUS de la paire de talons rond et carré.
Enfin, chaque silhouette du défilé est rehaussée du classique chapeau provençal à large bord en paille tressée.
Musique du défilé : Clara 3000 : principal thème issu du film « Jean de Florette »