Au milieu des années 70, Charles Swan interprété par Charlie Sheen est un concepteur graphique reconnu qui aime les femmes, toutes les femmes. Mais si la personne qu’il aimait le plus était lui-même ?
Ce nouveau film de Roman Coppola nous transporte dans un voyage frénétique. Hallucinations, hystéries et rêves alimentés par l’auto-reflexion de Charles, cavalier imprudent, quand Ivana sa petite amie le quitte. Dans la tête de Charles Swan III est un véritable clin-œil à la vie de Charlie Sheen. Un acteur dont les coups d’éclat passés ont scandalisé les mœurs Hollywoodiennes, et l’ont mis au coin des rejetés. Il renait de ses cendres dans ce film où il met à nu ses péchés bien connus : les femmes, l’alcool ainsi que toutes ses imperfections. Un film confessionnal à des fins thérapeutiques pour l’acteur mais aussi une apologie sur le désordre de la folie créatrice. Avec l’aide de son meilleur ami Kirby (Jason Schwartzman) son manager Saul (Bill Murray) et sa sœur Izzy (Patricia Arquette) et dans la fièvre de ses relations passées, il va essayer tant bien que mal de remanier sa vie, à sa façon.
Roman Coppola a redoublé ici d’imagination, d’inventions, de fantaisies décoratives qui ne seraient pas sans rappeler l’univers cinématographique si singulier de Wes Anderson. Avec qui il a notamment co-écrit le scénario de « Moonrise Kingdom » son dernier film.
Dans la tête de Charles Swan III est une comédie poétique un peu bordélique, en forme de furie destructrice délicieusement impétueuse sur l’amour perdu, l’amitié, le temps qui passe, la vengeance. Le dur cheminement de l’auto-évaluation pour se réconcilier avec une vie sans l’être aimé. La question est posée : Est-il possible d’aimer et de détester quelqu’un en même temps ?