Après le succès de Volpone au Théâtre de la Madeleine, Pierre-Alain Leleu et Nicolas Briançon vous proposent de découvrir l’étonnante modernité de Sade au Ciné 13 Théâtre depuis le 9 janvier 2013. Nicolas Briançon a mis en scène la pièce D.A.F Marquis de Sade, écrite et interprétée par Pierre-Alain Leleu, qui nous replace en 1784. Après six ans de prison à Vincennes, le marquis de Sade est transféré à la Bastille. Il se retrouve confronté à un coquin de geôlier, Lossinote, dont la vue seule lui rappelle le royaume de Lilliput dans lequel il est contraint d’évoluer. Notre prisonnier, toujours très fier de sa caste, ne peut du reste pas supporter d’être régenté par un homme sans nom, sans éducation, et provoque, avec toute la mauvaise foi qui le caractérise, des accrochages à répétition. La première des liberté étant la liberté de tout dire, de tout imaginer, Sade s’invente une présence féminine, mélange contradictoire de fantasmes, de vertus, de perversions, de réalités historiques et de fictions romanesques, image du bouillonnement intérieur de notre homme.
Provocation ? Sincérité ? Réelle perversion ou volonté de choquer le bourgeois ? D’où vient cette impression constante que Sade lui-même ne se prend pas tout à fait au sérieux ? Comme si sa folie, son délire érotique, (comme l’antisémitisme de Céline, comme la misanthropie de Léautaud, comme les fureurs d’Antonin Artaud) était un exutoire à ses angoisses, à sa solitude, à sa lucidité. J’entends en permanence, mais peut-être est-ce parce je ne suis pas un « Sadien » convaincu, un recul, un humour, une distance entre l’homme Sade et ses écrits. Et j’aime cette distance, j’aime ce recul et cet humour. Ce qui reste, ce qui frappe, c’est la solitude de cet homme. Ses angoisses et ses peurs. Son désespoir et son incroyable intelligence. C’est tout cela que j’ai retrouvé dans l’adaptation de Pierre-Alain Leleu. Et c’est cela que je voudrais montrer : Non pas une glorification du sadisme, mais la solitude d’un être. Son anarchisme désenchanté, sa liberté et son intelligence. Ses angoisses, et ses peurs. Au risque de provoquer un peu, je dirai que c’est le petit garçon Sade, qui passe son temps à casser ses propres jouets, qui m’intéresse. C’est lui qui m’apparaît au travers de ses délires. Le choc d’un homme qui ne comprend pas le monde, avec un monde qui le rejette et le juge.
L’Histoire
1784. Après six ans de prison à Vincennes, le marquis de SADE est transféré à la Bastille. Il se retrouve confronté à un coquin de geôlier, Lossinote, dont la vue seule lui rappelle le royaume de Lilliput dans lequel il est contraint d’évoluer. Notre prisonnier, toujours très fier de sa caste, ne peut du reste pas supporter d’être régenté par un homme sans nom, sans éducation, et provoque, avec toute la mauvaise foi qui le caractérise, des accrochages à répétition.
La première des liberté étant la liberté de tout dire, de tout imaginer, SADE s’invente une présence féminine, mélange contradictoire de fantasmes, de vertus, de perversions, de réalités historiques et de fictions romanesques, image du bouillonnement intérieur de notre homme. Moitié Justine, moitié Juliette, cette apparition lui permettra d’alléger ses peines en prison et d’exprimer ses idées. Car des idées, il en a… Et sur tout… Sur la religion, sur les lois, sur la peine de mort, sur la souffrance, sur la famille, sur la prison, etc…
Laissons lui la parole, car il ne peut y avoir meilleur introduction à « D.A.F. marquis de SADE » que l’introduction aux « 120 journées de Sodome »:
« Sans doute, beaucoup de tous les écarts que tu vas voir peints te déplairont, on le sait, mais il s’en trouvera quelques-uns qui t’échaufferont au point de te coûter du foutre, et voilà tout ce qu’il nous faut. Si nous n’avions pas tout dit, tout analysé, comment voudrais-tu que nous eussions pu deviner ce qui te convient? C’est à toi à le prendre et à laisser le reste, sans déclamer contre ce reste, uniquement parce qu’il n’a pas le talent de te plaire. Songe qu’il plaira à d’autres, et sois philosophe. Un autre en fera autant, et petit à petit tout aura trouvé sa place. » D.A.F. de SADE
Magnifique prestation des acteurs, on passe un très agréable moment. Mention speciale à Pierre-Alain LELEU pour sa prestation exceptionelle et sa justesse qui nous replonge dans l’univers de ce personnage complexe.
Au Ciné 13 Théâtre, à partir du 9 janvier 21 h 30
Le Dimanche à 17 h 30, Relâche : lundi-mardi
CINE 13 THEATRE, 1 avenue Junot 75018 Paris
Réservations : http://www.fnacspectacles.com/place-spectacle/manifestation/Theatre-contemporain-D-A-F–MARQUIS-DE-SADE-C13MS.htm
www.dafmarquisdesade.fr