Il y a 30 ans, Alexis Poliakoff inventait les PIXI, entraînant son beau-père Pierre Guénard, industriel et le jeune Philippe-Antoine Guénard, débutant dans la vie active, suivi de toute la famille.
Le monde des PIXI d’Alexis Poliakoff peut trouver sa source dans la petite valise d’enfant qu’il gardait près de son lit. Cette valise renfermait les trésors imaginaires qu’il créait en figurines, de ce microcosme : les flibustiers de l’Île au Trésor, Buffalo Bill et le camp de Sitting-Bull, Francis Garnier à la reconquête de Hanoï occupé par les redoutables pavillons noirs, les soldats de Bonaparte au Pont d’Arcole. Nul jouet industriel, Alexis Poliakoff les fabriquait de ses propres mains à partir de pain de pâte à modeler que son père lui donnait afin qu’il se tienne tranquille près de lui dans son atelier. Très vite, il va découvrir auprès d’amis sculpteur de son père le pouvoir des terres et argiles qui en se
séchant se durcissent, qui ne se détériorent pas comme la pâte à modeler.
Son habilité très vite reconnue va lui permettre de gagner à neuf ans le premier prix du concours de modelage du Figaro sur le thème de la ville de Paris en réalisant une reconstitution de la Place de laConcorde. Ce sera avec le parrainage d’Alain Saint-Ogan (le créateur de Zig et Puce) qu’il va entrer dans le théâtre de son imaginaire.
Plus tard, découvrant la magie du cinéma d’animation grâce à une caméra 8mm, il va faire ses films expérimentaux en animant ses propres figurines et apprendra le métier de technicien du cinéma auprès des maîtres de la Nouvelle Vague : Godard, Chabrol, Rivette, Berri, Tavernier, dont il deviendra l’assistant pendant 4 ans avant dans se lancer dans la production et la réalisation de films d’animation.
La mort de son père va le laisser devant une œuvre picturale dont il va devoir s’occuper et l’obliger à faire un certain choix professionnel en se rendant disponible pour la défense 3et l’illustration de la peinture de Poliakoff. Ce sera pour lui également l’occasion de se lancer parallèlement dans l’aventure PIXI au début des années 80 en imaginant, réduit au contenu de cette petite valise d’enfance, toute sa mémoire du monde. Il choisit le format du soldat de plomb, monde désuet qu’il connaît bien et auquel il va redonner un coup de jeunesse, en créant d’après cette technique traditionnelle de la représentation
de l’univers militaire un univers quotidien de la vie contemporaine.
Il commence par donner une légitimité historique très artisanale au départ de l’entreprise PIXI en créant la vie quotidienne du début du XXe siècle. Très vite, les sujets de la vie contemporaine vont apparaître. Finis les défilés militaires, vive les défilés de mode d’aujourd’hui, traités comme des soldats de plomb pour enthousiasmer les couturiers et les créateurs.
Alexis Poliakoff souhaite inviter dans son univers, ses amis d’enfance, ceux de la bande
dessinée.
C’est la correspondance qu’il entretenait avec Hergé qui va lui permettre d’approcher ses héritiers et ce sera le début d’une longue collaboration qui donnera une nouvelle vision pour les Tintinophiles. Par la suite PIXI interprétera tous les personnages du monde de la Bande Dessinée et cela deviendra le cheval de bataille de PIXI.
Vitaminé par le dynamisme de son beau-fils Philippe-Antoine Guénard qui va prendre la direction des affaires et créer la société «PLASTOY», obtenant les licences pour toutes sortes de matériaux, pour interpréter tout l’univers de la bande dessinée en trois dimensions et en faire un nom incontournable également dans l’industrie du jouet.
Cette exposition est une illustration de notre monde en miniature, ainsi qu’une revisitation des héros de la bande dessinée dans une dimension supplémentaire.
Du 10 octobre au 10 Février 2013 au Musée Maillol