Collection Automne-hiver 2012-2013
Le Paris en ébullition des années 70, Sonia, muse rousse à l’âme de poète, drapée dans ses grands manteaux bouillonnants. Son allure désinvolte, son chic hors codes, hors modes…. C’est là qu’il faut chercher l’inspiration de la collection. Un mélange de nonchalance parisienne et de détournement de classiques se lit dans ce vestiaire composé de pièces familières et surprenantes. Ce beau pantalon, cette chemise blanche impeccable, ce petit pull qui épouse la forme du corps, on les redécouvre, twistés décalés, fruits d’une expérimentation subtile, qui joue sur l’association des contraires. La femme Rykiel a l’esprit de contradiction c’est son droit, sa force, son charme.
Les manteaux enveloppants comme des plaids structurés sont taillés dans une laine double face moelleuse et fluide, ceinturés de cuir verni. Les cocons opulents en peaux de moutons sont micro-perforés et doublés de satin perle. Les vestes courtes, épurées ou plus sport, frôlent la ceinture des pantalons 7/8 ème longilignes à taille haute et galbée et se glissent sur une blouse vaporeuse au chic ambigu. Les mains dans les poches, la femme Rykiel assume sa dégaine de parisienne désinvolte. Aux pantalons, elle préfère parfois les jupes, déraisonnablement fendues, ou tombant sous le genou, pour cultiver le mystère.
La maille multiplie les effets. Comme rétrécie ou joliment trouée, on la dirait portée mille fois comme un talisman de peau. Légèrement baroque, elle s’anime aussi de motifs empruntés aux tissus décoratifs Art Nouveau de la Wiener Werkstätte. Les robes vaporeuses parées de smocks faussement aléatoires flottent sur la peau comme une auréole. Plus graphiques, les robes chemises en trompe l’œil jouent le contraste de tons et de matières où au contraire, le fondu enchainé de motifs comme un plan de cinéma abstrait, tourné à Saint Germain-des-Près.
Au duo noir et blanc, intemporel, répond une palette poétique et sensible de pastels comme usée par le temps, un camaïeu de grège ou biscuit, rehaussé de notes orangées. Géométriques et foisonnants, les imprimés dupent le regard. La rayure Rykiel se mue en trait abstrait, dissoute dans un dégradé bouton d’or ou flammes.
Les matières jouent le contraste. La laine double face ou tweedée, la maille bouclette duveteuse, les jerseys japonais veloutés se mêlent aux mousselines nuages, aux soies mates ou laquées, aux mailles translucides. Ils partagent une sensualité familière que l’on retrouve dans les touches animales : la chèvre façon astrakan, les doublures en viselle ou le mouton perforé
Posés sur des plateformes à l’architecture légère, les souliers en cuir glacé, habillés de vrais faux noirs (lie de vin, vert profond, marine) sont parfaits pour le macadam. Sur des anses en cuir drapé comme un foulard, les sacs forme enveloppe ou sacoche imposent leur lignes néo-classiques, contredites par un détail de bijou érotico-surréaliste en forme de sein. Imaginé par la créatrice de bijou californienne Carly Margolis, il pose aussi une note décalée et symbolique sur les ceintures, les colliers ou les boucles d’oreilles. Et signe la nouvelle ligne Demoiselle.
1 comment
* Coucou super ton blog, j’aime beaucoup le parcourir et je t’invite à passer faire un tour sur le mien. Bonne continuation.
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