Maurizio Galante propose pour cette saison Printemps Eté 2011 un travail minutieux de couture proche de l’architecture, de savants assemblages d’éléments aux couleurs éclatantes et magnifiques. Le Carré d’Encre, choisi pour le défilé, était le lieu idéal pour cette véritable explosion de couleurs tant la richesse des pigments utilisés est une évidence.
Chaque femme est une créature hybride presque animale portant sur elle la nuance qui la définit le mieux : de l’ocre, du rouge, du noir, du rose, du vert, du violet allant même jusqu’à allier toutes les nuances pour devenir un joli oiseau de paradis portant des plumes magnifiques. Le créateur a d’ailleurs invité l’artiste Arlette Vermeiren qui a créé la veste-boléro « Les couleurs de la vie« .
Mais c’est avant tout à un voyage à travers différents continents que nous propose le célèbre couturier. L’Asie s’offre à nous à travers des robes origamis faites d’étonnants plissés accordéon d’Organza. L’Afrique n’est pas en reste grâce à ces étonnantes peintures corporelles et ces bijoux de tête en métal à plumes ou à pierres qui servent de boucles d’oreilles géantes et qui donnent un relief ethnique aux silhouettes. Certains ornements de ces bijoux de tête, inspirés par les bijoux antiques portés par les Romaines, semblent être des interprétations libres de bijoux Mayas provenant d’Amérique Latine.
En véritable architecte de la mode, Maurizio Galante nous prouve le savoir-faire sans pareil d’un artisanat d’exception, un travail hyper structuré proche de l’architecture. Rien n’est statique dans cette collection, le vêtement semble vivant, devient tri-dimensionnel et accompagne la démarche de la femme. Les tissus ondulent et changent de couleur au gré des modèles. La femme ne fait plus qu’un avec sa tenue.
On se surprend à admirer les différentes couches successives d’une robe, sorte de millefeuilles de textile brodé de petites perles, les assemblages de mini-panneaux articulés, les minutieux pliages de gazar d’une collection proposant robes courtes, manteau long, blouson court ou plastron.
Maurizio Galante perçoit ses vêtements comme des objets : « Mes vêtements ont deux vies, dit-il, des formes apparemment simplistes à deux dimensions et prenant vie lorsqu’elles se plaisent à jouer avec les corps et s’animent. A l’image d’une architecture souple et fluide, je vois les vêtements comme des espaces de vie qui enveloppent le corps, protègent et structurent celle qui le porte et soulignent ses gestes.«
En nous proposant une collection à mi-chemin entre le design et la mode, Maurizio Galante nous offre des robes sensuelles qui s’inscrivent dans la mémoire de la couture tant il rend hommage à un certain savoir-faire qui nous est envié dans le monde entier. Et bien au delà, il nous questionne sur le rapport de la femme au vêtement-objet.
Un corps à corps très intéressant et surtout passionnant.
Filmed by Luxsure with a Kodak PlaytouchMarie-Odile Radom