Mauvais élève !
Audren
L’école des loisirs
septembre 2010
8,50 €
Mardi 2 Novembre 2010, Paris
Meilleur passage dans le livre/
« Après la récréation, comme prévu, j’ai rencontré la psychologue scolaire. Elle s’était mis tant de rouge à lèvres que ses canines en étaient recouvertes. Un vrai vampire !
- Vous voulez mesurer mon intelligence ? Ai-je demandé à Draculette.
- Non, non, nous aimerions comprendre pourquoi tu ne réussis pas en classe. Nous voulons t’aider.
- Vous n’avez pas besoin de faire des tests pour ça. J’aime pas l’école. C’est tout. C’est pas la peine de chercher la petite bête. Vous, par exemple, il y a bien des choses qui ne vous plaisent pas… par exemple… je ne sais pas… si vous n’aimez pas le rap, vous n’allez pas vous forcer à en écouter…
- Mais l’école est obligatoire, Arthus, pas le rap !
- On est obligé d’aller à l’école mais on n’est pas obligé d’être bon.
- Ça aide…
- À quoi ?
- À préparer ton avenir. Le futur, c’est important, tu sais.
- Je déteste le futur antérieur.
- Je te parle du futur simple.
- Si le futur est simple, pourquoi vous me compliquez la vie alors ? »
To sum up/
Artus, c’est un peu « Le cancre » de Jacques Prévert. « Il dit non avec la tête, Mais il dit oui avec le coeur, Il dit oui à ce qu’il aime, Il dit non au professeur… ». L’école, ça ne lui dit pas. Ce qu’il aime, lui, c’est contempler le beau, et avoir des amis – souvent des personnages charismatiques, hauts en couleur, et plus âgés – qui répondent (eux) aux questions qui le turlupinent (monsieur Pétillon, le pâtissier ; Sonia, la fleuriste ; Peter, le collectionneur d’art…). Regarder le beau, pour Artus, c’est – par exemple – faire de sa tartine de pain (beurre + confiture), une véritable oeuvre d’art, ou encore être extatique devant le changement des couleurs dans le ciel. A ne pas oublier, Artus raffole aussi des comédies musicales (et en tête de liste, The Bloomsbury Girl, qui est l’affiche à Paris…). Du haut de ses 10 ans, le petit bonhomme pose au monde des adultes des questions – à tout point de vue – existentielles et métaphysiques, laissées trop souvent sans réponse, dans un : « On verra ça plus tard. Ce n’est pas l’objet… », qui le font glisser invariablement dans l’incompréhension et une forme de révolte. Les 127 pages du livre interrogent non seulement les dysfonctionnements du système éducatif, la relation parents/enfants, la notion et l’expérience du beau, et surtout ces « choses importantes de la vie ».
PS/Un livre à offrir à tout gréviste en herbe.
Elisa Palmer
dit non
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