Avec des ventes en baisse significative en 2020, le marché mondial des produits de luxe a chuté de près de 25 % depuis janvier, pour se stabiliser à 217 milliards d’euros, un niveau jamais atteint depuis 2009.
Bien que les effets de cette crise soient déjà en train de s’estomper, l’industrie du luxe est appelée à se réinventer pour renouer avec la croissance.
IG a réalisé une recherche sur l’impact de la COVID-19 sur l’industrie du luxe en France afin de prédire les évolutions du secteur et de décoder les tendances émergentes.
Le marché principal des produits de luxe chute de 217 milliards d’euros en raison de la crise sanitaire
Les marques de luxe françaises comme LVMH , L’Oreal , Kering et Hermes qui figurent toutes dans le top 11 des plus grandes entreprises mondiales de luxe ont été obligées de s’adapter pour répondre aux besoins urgents de santé publique et apporter un soutien financier à leurs salariés.
S’il est trop tôt pour quantifier le bilan financier de la Covid-19 sur l’industrie du luxe en France, on peut néanmoins affirmer que cette crise sanitaire mondiale a ébranlé certains aspects fondamentaux de l’industrie du luxe, entrainant des changements qui pourraient être permanents.
Covid-19 et secteur du luxe : les chiffres à connaître
Avant la crise sanitaire mondiale, tous les indicateurs du marché du luxe étaient au vert :
En 2019, la croissance du marché du luxe « expérientiel » a été portée par les ventes de croisières de luxe (+9 %), de voitures de luxe (+7 %) et de produits gastronomiques (+6 %) générant 1 300 milliards d’euros, soit une croissance de 4 % par rapport à 2018.
Dans le secteur des articles de luxe « personnels », les chaussures et les bijoux affichaient un taux de croissance de 9 %, les articles de maroquinerie de 7 %, les produits cosmétiques de 3 %, le secteur de l’habillement de 1 %, alors que le secteur des montres était en baisse de 2 %. Le chiffre d’affaires total généré par les 100 principaux acteurs internationaux du luxe en 2019 était de 247 milliards de dollars contre 217 milliards en 2018.
La Covid-19 et ses mesures de confinement, d’interruption du trafic aérien et de fermeture des frontières sont venues mettre fin à plus d’une décennie de croissance soutenue et ont balayé toutes les prédictions estimant une expansion de +3,2 % du marché de luxe en 2020.
D’après une étude publiée par Bain & Company Luxury Study en collaboration avec la Fondazione Altagamma, tous les produits de luxe ont connu une véritable récession. La vente de vêtements de luxe a particulièrement été impactée avec une baisse de plus de 30 %, concurrencée par des marques moins haut de gamme.
Après un deuxième trimestre qui a été le pire que le secteur ait jamais connu, des signes de reprise sont apparus au troisième trimestre 2020. Le résultat au quatrième trimestre dépendra fortement de l’évolution future de la Covid-19, des mesures de restrictions ainsi que de l’efficacité de la campagne de vaccination à travers le monde.
D’après cette étude, il faudra attendre 2022 ou 2023 pour retrouver une rentabilité similaire à celle de 2019. La croissance du marché, qui dépendra essentiellement du niveau de confiance des consommateurs, des flux touristiques et de la capacité des marques à anticiper et à répondre aux nouvelles exigences des consommateurs, reprendra progressivement pour atteindre environ 320 ou 330 milliards d’euros dans les cinq années à venir. D’ici 2025, l’état du marché du luxe devrait être revenu à la normale avec plus de 450 millions de consommateurs de luxe à travers le monde, soit 60 millions de clients supplémentaires par rapport à aujourd’hui.