Vichy est une ville époustouflante. Elle prend son essor au XIXème siècle, telle une ville thermale, sous l’impulsion de Napoléon III. Elle devient alors un lieu incontournable pour les mondains parisiens et étrangers. Aujourd’hui, elle est résolument tournée vers l’avenir avec divers projets d’aménagements urbains (les quais de l’Allier, etc..) et ses superbes expositions.
Séjourner en ville équivaut à être grisé par ses diverses possibles, à s’adonner à ses plaisirs. Son passé, elle le célèbre depuis 2008 dans son aspect le plus glorieux par Les Fêtes napoléoniennes. Trois jours, les 26,27, 28 avril pour cette année, permettent d’explorer on ne peut mieux cette époque. D’incroyables festivités où figurants et public peuvent se sentir littéralement transportés en une autre période. Crinolines et queues de pie emplissent la ville, les parcs, les divers espaces publics. Avec émotion, il est possible d’envisager la vie d’alors. Les calèches ponctuent les avenues tandis que les chevaux scandent le rythme des fanfares par leurs pas. Le programme des festivités est dense et diversifié. Chaque année, il s’améliore. L’Opéra construit dès 1863 par Charles Bagder est une commande de l’Empereur. En 1865, il devient le premier bâtiment vichyssois lié aux distractions. Lors des fêtes, il participe de l’intérêt historique. Presque incontournable, il est très visité. Cette année, Jean-François Vinciguerra y a présenté une création originale, Il Viaggio..à Vichy !
Celle-ci est un pastiche présentant les extraits de quelques œuvres d’Offenbach, Rossini et quelques autres. La thématique se veut ludique, plusieurs individus espèrent pouvoir se rendre à Vichy. Bloqués en gare de départ, arriveront-ils à rallier la ville avant la fin des festivités ?. Présenté le soir de l’inauguration, ce truculent mélange de vécu et lyrisme a séduit.
Le samedi, une superbe exposition a présenté deux grandes Maisons françaises, Christofle et Mellerio. L’une et l’autre furent les fournisseurs officiels de la Maison Impériale. Le premier, présent dès 1830, a élaboré divers services de table pour le couple impérial. Là, des pièces datant de la période impériale laissent entrapercevoir la qualité du travail, l’excellence du style.
Des conférences sur l’Art de la table ont permis de mieux envisager comprendre l’étiquette de la Cour.
La famille Mellerio, prestigieuse depuis 1613, voit son histoire intimement lié à l’Impératrice Eugénie. Parures délicates, broches et divers éléments de joaillerie ont été crées à son intention.
Pour leur 400ème anniversaire d’existence, ces orfèvres-joailliers dévoilent une partie de leur patrimoine. La finesse des réalisations témoigne de cet extrême sens de l’esthétique.
En sus des pièces, des archives sont été présentées.
Le soir un dîner/ bal a permis l’initiation aux mazurkas, polkas et valses. De nombreux amateurs de reconstitution historiques étaient présents.
Certains, des jeunes femmes, créent d’année en année leur tenue. Traquant les patrons anciens, les tissus précieux, elles élaborent minutieusement une silhouette.
Les accessoires sont également étudiés, les gants, les chaussures, les éventails,.. Entre le tournoiement des robes, l’étourdissante musique, la dégustation de mets préparés selon des recettes de l’époque, l’instant est précieux.
Le lendemain, des visites guidées théâtralisées ont eu lieu. Ces visites guidées de la ville à la manière de ‘l’Empereur’, démontrent l’impact de ce dernier sur le paysage urbain. Le parcours a été ponctué de reconstitutions historiques. En matinée, un apéritif Verdi, a été organisé à l’Hôtel Aletti en présence des danseurs de Roma 800. Invités dans le cadre de l’année Verdi, ils démontrent leur célérité et le sens de l’élégance à l’italienne.
Un peu plus tard, un Défilé en costumes a regroupé près de 300 figurants, danseurs, musiciens.
La parade dansée, s’est offert une finale en Flash Mob. Pour inciter le public à participer, des masques, facsimilés de masques du Second Empire, ont été distribués.
En soirée, un grand bal a enflammé le Grand Casino.
Vichy offre d’autres joies, pareillement culturelles. Actuellement, elle propose la première édition de Portraits, un évènement lié à la photographie, dont l’objectif est de sensibiliser le public à cet art. Portraits d’anonymes, de célébrités, cette exposition est un panel de très belles images. Entre clichés mondains et photo-reportage, le propos oscille. Le mix en est captivant.
Rencontrer le travail de J. Bonnet, ses captures de célébrités telles Tilda Swinton ou le réalisateur coréen YangIk-June, prend une autre dimension au regard des œuvres clichés de Vanessa Winship, et ses Ecolières d’Anatolie.
Liu Bolin et sa capacité extraordinaire à mettre en scène l’indicible, émeut. Corps émergents d’un fond omniprésent, corps prisonniers d’un système.
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Sarah Moon, Denis Rouvre et quelques autres suggèrent d’autres univers. Le talent permet de rêver, d’explorer, nul doute, .. En parallèle, un concours de photo est organisé, soutenu par la Magazine Photo. Cette présentation durera jusqu’au 1er septembre.
Afin de varier les plaisirs, des courses nocturnes sont organisées à l’Hippodrome jusqu’en septembre.
Deux soirées seront exceptionnelles par leurs animations, les samedi 31 aout et 14 septembre. Des spectacles équestres et des présentations sont prévues.
Pour les amateurs de féerie, un Festival de pyrotechnique est programmé pour le 15 aout sur l’Allier.
Des balades gastronomiques sont recommandées. Deux boutiques sont incontournables, La Maison Moinet et Les Marocains. L’une et l’autre recèlent de trésors et friandises diverses. La première a un droit de regard sur les fameuses pastilles Vichy. Elle réalise également d’incroyables bonbons. Un corps de purée de fruits et pâte d’amandes, l’ensemble enrobé d’une pellicule de caramel dur.
Esthétiques, succulents, ils méritent l’attention. Autre atout indéniable pour cette place, de très belles compositions et des rééditions de boîtes anciennes
Les Marocains préparent un bonbon particulier crée en 1854, sous Napoléon III, l’Alma.Un praliné noisettes amandes enrobé de glace royale. Toujours présenté, il donne une idée des gourmandises de l’époque.
Une Absinthe, celle de Philippe Fumoux y est vendue. Celle-ci élaborée à partir de recettes datant de diverses périodes historiques, n’est en aucun cas toxique. Plusieurs versions existent de la ‘Verte Napoléon’ à la ‘Verte de la IIIème République’.
Divers ustensiles prompts à faciliter la dégustation de ce breuvage sont proposés. Cela permet d’élaborer un réel rituel de dégustation. La Fée verte pourrait encore avoir de nombreux adeptes !
Un éventail incroyable d’activités est proposé. Il est impossible de toutes les citer. Pour se loger, la ville détient un des plus beaux parcs hôtelier avec un souci de prestige et de qualité. A noter l’intérêt de quelques chambres d’hôte. Incontestablement l’une des plus charmantes est la Demeure d’Hortense.
Accueillante, La Maison date du XIXème siècle. Entièrement réinterprétée par Catherine et Philippe Gauthier, elle incarne un délicat art de vivre. Chaque chambre est nommée d’agréable façon, Guilin, Les Ames galantes, etc… A mentionner, les salles de bain sont toutes atypiques. Minutieusement conceptualisées, elles favorisent la détente et l’évasion. Là, une douche italienne multijets, ailleurs une baignoire relaxante.. A choisir, résolument !
Cet été voyager à Vichy, pour une courte escapade ou un plus long séjour, peut s’avérer réellement dépaysant. Pour plus d’informations,
www.vichy-tourisme.com
http://www.chambre-hote-vichy.fr/
Crédits photos J. Bonnet, V. Winship, Liu Bolin, Emmanuel Lattès,Ville de Vichy, Maison Moinet, Sofia Lafaye.