En allant au concert de Coldplay hier soir au Stade de France, on savait qu’on passerait un super moment. On ne se doutait pas que la performance serait aussi belle, tant musicalement que visuellement.
Pour leur premier passage dans ce lieu mythique, le concert affichait complet. 80 000 personnes étaient réunies ce dimanche soir pour célébrer ce groupe anglais, qu’on ne présente plus. Pour les fans absents, la maison de disque EMI avait tout prévu : un live-blogging sur le Tumblr http://coldplay.tumblr.com/ pour y poster des vidéos, photos, gifs et citations du concert en temps (quasi) réel. Si vous l’avez manqué, retrouvez-y encore aujourd’hui quelques « traces » de cette animation digitale.
La rumeur de la présence de Rihanna en guest s’était confirmée la veille, quand la star avait commis un « fail » sur Twitter; indiquer à ses 25 millions de followers qu’on prend l’Eurostar à Londres et s’étonner qu’une foule en délire l’attende à son arrivée Gare du Nord à Paris… la jeune chanteuse de 24 ans douterait naïvement de la puissance des réseaux sociaux ? En tout cas, elle était bien au rendez-vous pour interpréter le titre « Princess of China » avec Chris Martin, et même à deux reprises. Joli duo, une vraie complicité artistique.
On aura beau dire tout ce qu’on veut sur sa sulfureuse personnalité. Rihanna est bluffante ! Et en bonus, elle est revenue plus tard avec son tube « Umbrella », juste accompagnée de Chris Martin au piano. Le public n’était certes pas là pour elle, pourtant elle aura réussi à nous toucher et à nous faire reprendre cette version voix/instrument réussie.
A l’arrivée au stade, chaque spectateur a reçu deux bracelets colorés, de la marque Xylobands. Apparemment, Coldplay a l’habitude de les utiliser (précédemment à Bercy et également dans un de leurs clips, Charlie Brown, extrait de leur dernier album Mylo Xyloto) Marqués du logo Twitter et du hashtag #COLDPLAYFILM, cela confortait l’idée que le concert serait filmé, sans doute pour le DVD de la tournée. Mais la surprise, c’est quand un stade entier se pare de mille feux, lorsque les bras se lèvent et s’illuminent de bleu, rose, jaune, vert, blanc, grâce aux LED radio-contrôlées. Quand la technologie se met au service d’un show, ça vous laisse sans voix et c’est sublime !
Tout au long des interprétations de leurs chansons (« Us Against the World », « Fix You », « Clocks », etc.) la magie a opéré. Au-delà de la musique, qui est sacrément bonne, de la performance scénique du leader du groupe qui ne ménage pas son énergie, la participation de l’audience via ce dispositif crée une rare symbiose. Comme si des milliers de fans partageaient ce moment et participaient à leur manière au show. Tout en se sentant intimement touché par la beauté des sons, l’émotion qui se dégage de la voix délicatement électrique du chanteur-star. Les quatre musiciens donnent, sans chichis, pour recevoir en retour de leur public littéralement envouté.
Avant de nous quitter, le groupe reprend pour la seconde fois son tube « Paradise » qui est enregistré en live en vue d’une émission américaine qui sera dédiée à la lutte contre le Cancer, via l’association Stand Up To Cancer. Évidemment, les frissons vous submergent. Alors que les bracelets scintillent encore, on se sent comme seul au milieu de cette foule. Le stade est transcendé, et nous on chante avec Coldplay comme si on était à la maison : on est bien finalement dans un stade. Et c’est apparemment un des rares groupes qui a cette capacité de rendre l’expérience unique, en créant une proximité et une chaleur assez improbable de prime-abord.
Entre Twitter, Tumblr et les bracelets connectés, ça aurait pu être un show orienté vers une expérience assez virtuelle. Bien au contraire, c’était du réel et de la générosité en barre, à l’image d’un groupe engagé, qui n’est pas prêt de s’arrêter de nous faire vibrer. A bientôt Coldplay, notre Stade et notre coeur vont seront toujours ouverts. Et merci à l’équipe d’Orange, qui nous a permis de vivre un événement exceptionnel, parmi tant d’autres qu’on retrouve sur leur blog « Live ».
Jessica Gauzi