Sonia Sieff signe la campagne Livystone de maillot de bain SS21.
La rencontre
Il est certaines rencontres comme des coups de foudre. Lisa Chavy, la fondatrice & créatrice de L I V Y, rêvait de rencontrer la photographe Sonia Sieff. La photographe, accomplie, vingt ans de métier, un œil impeccable, arrive au rendez-vous habillée en garçon manqué – sa « tenue de travail ». Elle est un peu intimidée par le raffinement et la féminité de Lisa. Lisa ressemble à sa lingerie, elle l’incarne. Sonia a publié quelques années plus tôt un livre remarqué, « Les Françaises », aux photographies de femmes nues, alanguies, bien dans leur corps. Lisa a adoré le livre. Lisa aime la vision de Sonia sur la femme libérée. « Elle n’a pas peur de faire du sexy ». Sonia est profondément moderne, au cœur battant de l’époque, sans renier son héritage de la grande photographie. Lisa est tout aussi moderne, par la révolution qu’elle insuffle à la lingerie, travaillant jusqu’au plus petit détail, dans une audace nourrie d’un héritage de savoir-faire, et une liberté totale.
Les deux femmes se trouvent très vite une vision commune, celle de la femme, libre, qui est heureuse de son corps, qui assume sa sexualité, quelle qu’elle soit, femme-homme et femme-femme. Une femme qui porte de la lingerie pour elle-même plus ou autant que pour l’autre. Pour Sonia, qui adore LIVY, la lingerie que l’on porte pour soi-même rend puissante et conquérante. La photographe est impressionnée par Lisa, une « femme qui ressemble à son univers », elle aime d’emblée son côté direct et authentique. Elle est particulièrement touchée par l’amour de Lisa pour les savoir-faire.
Le projet
Le projet de campagne L I V Y x Sonia Sieff se construit de deux regards croisés. Pouvoir échanger constamment avec Lisa, se plonger dans son univers, notamment en découvrant l’atelier de la boutique de la rue Bonaparte, offre à Sonia une manière de travailler qu’elle adore. Cette campagne a véritablement été pensée et réalisée à deux – il est rare de travailler directement avec la créatrice, et que celle-ci soit autant impliquée, souligne Sonia. « Nous avons en commun de savoir toutes les deux que rien n’est jamais acquis », dit-elle. Lisa donne champ libre absolu à la photographe, dans la confiance et l’admiration. Les collections à shooter sont les maillots de bain de l’été 2021, et la lingerie, pour l’hiver prochain. Elles parlent ensemble de l’esprit, des lieux, de l’ambiance, de la femme. Elle apprécie le très grand professionnalisme de Sonia. Voilà deux femmes toutes les deux très directes, engagées, sans peur ni tabou aucun. « Lisa m’a totalement laissée m’exprimer », dit Sonia, qui ne tarit pas d’éloges sur le caractère et le talent de la créatrice.
L’argentique
Sonia dit qu’elle appartient, avec Lisa, à la « jeune vieille génération », des femmes jeunes, quarante ans à peine, nourries de savoir-faire anciens. « On a de l’expérience tout en gardant une modernité ». À l’heure où tous peuvent se clamer photographe, Sonia Sieff choisit le défi, la difficulté, en revenant à l’argentique – et là apparaît la maîtrise photographique : rien ne peut être corrigé, le photographe n’a pas le droit à l’erreur, il n’y aura aucune retouche. L’exigence renoue avec l’art véritable. Et les photographies éblouissent, notamment par leur grain, si singulier : la peau s’émeut – le chaud, le froid, l’eau – et cela se voit. Cet amour de la chair, de l’authenticité, de la vérité heureuse, donne à la série photographique une dimension unique.
Les lieux
Sonia Sieff suggère à Lisa Chavy la Villa romaine, à Hyères, une splendide demeure, « un côté underground, un décor de film ». Lisa adore l’endroit, plein de miroirs, à l’atmosphère aussi sublime que sulfureuse, « du graphique mêlé à de l’ancien », dit-elle – très L I V Y. « On sent qu’il s’est passé des choses dans cette maison » dit Sonia. Aucune campagne n’y avait jamais été shootée. Les prises se poursuivent à L’hôtel Provençal, un lieu qui évoque à Lisa les films de Wes Anderson, et qui a pour particularité d’offrir des décors aux atmosphères très différentes, poétiques, artistiques. « Ça met en valeur le côté un peu rétro de LIVY » dit Lisa. « On est sorties du cliché sable soleil du sud de la France », ajoute Sonia. Pour les filles, le casting se fait, comme le reste, à deux. Lisa et Sonia choisissent ensemble, d’accord sur tout. « Nous ne cherchions pas des filles belles, nous recherchions des personnalités » dit l’une. « Des filles de caractère, bien dans leur corps, libres dans leur sensualité, et l’envie véritable de faire ces photos » ajoute l’autre. « C’était difficile techniquement, et la météo ne nous aidait pas, mais c’était jouissif », dit Sonia. Le résultat est simplement beau, et d’une grande modernité. « On sent la force des femmes », dit Lisa, époustouflée par le résultat. « Ce que j’ai adoré avec Lisa, c’est qu’elle est partante, quand elle aime, elle fonce ». Le début d’une longue collaboration, entre deux femmes de la même trempe, pionnières et audacieuses, chacune dans son domaine.