Si vous avez planifié un week-end à Londres ce printemps, il est deux expositions à ne rater sous aucun prétexte.
La première est l’exposition Lucian Freud – Portraits, à la National Portrait Gallery. Le célèbre musée londonien expose jusqu’au 27 mai plus de 120 œuvres provenant de musées et de collections privées du monde entier. S’il fallait souligner l’importance de cette rétrospective, au-delà du fait que Lucian Freud est l’un des artistes les plus importants de sa génération, on pourrait ajouter que certaines de ces œuvres, notamment les derniers portraits réalisés par l’artiste juste avant sa mort l’année dernière, n’ont jusqu’alors jamais été montrées au grand public. Il s’agit donc d’un évènement majeur.
L’exposition se concentre sur des périodes et des modèles particuliers afin de montrer l’évolution du style et de la technique de l’artiste. Les portraits représentent les amours, amis et membres de la famille de Lucian Freud, ceux qu’il appelait « les gens dans ma vie », et l’on saisit à travers ces peintures aussi bien le sens, terrible car cru, de l’observation de Freud, que la passion et le sens du drame qui l’habitent. Les œuvres de Lucian Freud peuvent parfois choquer par leur crudité, une chair qui n’est certes pas triste mais explose aux yeux dans tous ses moindres défauts, parfois flasque, ridée, couperosée, mais elles dégagent une telle puissance, une telle force de vie, qu’elles ne laissent jamais indifférent. And the Bridegroom, représentant l’artiste australien Leigh Bowery et sa femme Nicola, en est un parfait exemple.
Au-delà des portraits représentant ses proches, sa mère Lucie, les artistes Francis Bacon et David Hockney, entre autres, ou encore Sue Tilley, immortalisée dans une série de peintures monumentales dans les années 1990, l’exposition montre aussi l’importance de l’autoportrait dans l’œuvre de Freud.
LUCIAN FREUD PORTRAITS
9 février – 27 mai 2012
National Portrait Gallery, London
TICKETS
www.npg.org.uk
La Tate Britain offre également une exposition d’importance ce printemps, explorant les différentes connections de Pablo Picasso avec la Grande-Bretagne tout au long de sa vie. Picasso & British Modern Art examine en effet l’évolution de la critique britannique quant à l’œuvre de l’artiste catalan, ainsi que la réponse des artistes britanniques à cette œuvre.
Brillamment construite autour de périodes clés sur une durée de près de 70 ans, l’exposition alterne au fil des pièces des œuvres iconiques de Picasso, ainsi que des documents illustrant l’évolution des collections et exposition de son œuvre en Grande-Bretagne, et les œuvres des artistes contemporains de ces différentes époques, qu’il a profondément influencés, comme Wyndham Lewis, Henry Moore, Francis Bacon ou encore David Hockney.
Parmi les œuvres de Picasso exposées figurent entre autres Tête d’homme (1913), L’Homme à la clarinette (1911-12), Trois danseuses (1925), Femme nue dans un fauteuil rouge (1932), Nature morte à la mandoline (1924), et bien d’autres, accompagnées en miroir des peintures ou sculptures des sept artistes britanniques sélectionnés. L’influence de Picasso s’est bien évidemment étendue bien au-delà de ces sept artistes, mais l’idée ici est de démontrer la profondeur et la diversité de cette influence. On y voit par exemple des Crucifixions de Francis Bacon, plusieurs sculptures de Moore ainsi que des dessins ou toiles hommages à Picasso par David Hockney.
Une exposition extrêmement riche en œuvres – et en œuvres d’importance – à savourer sans bouder son plaisir !
PICASSO & BRITISH MODERN ART
15 février – 15 juillet 2012
Tate Britain, London
TICKETS
www.tate.org.uk
Laurie Guillem