Alvin Booth – Anamorphosis/Finger Prints par la Galerie Acte2

A partir du 20 novembre 2009 et jusqu’au 8 janvier 2010, la Galerie Acte2 nous propose une double exposition étonnante du photographe Alvin Booth, première exposition à découvrir les yeux fermés.

Alvin Booth, photographe anglais se destinait d’abord à la coiffure. Mais très vite, son intérêt pour la photographie grandit et il part pour New-York, abandonnant ainsi la coiffure et y apprend l’essence de son art. Ce photographe très méticuleux imprime vraiment son style à chacune de ses photos, effectuant lui-même ses propres tirages.

Après nous avoir proposé il y a deux ans ces études sur le corps « Corpus » et « Omnosis », le photographe a souhaité explorer la question du regard posé sur la photographie avec « Finger Prints » mais également avec  « Anamorphosis ».

« Finger Prints » explore la question des liens entre photographie et réalité. Dans notre culture saturée d’images, l’œil finit par ne plus voir. Alvin Booth, nous livre ici un travail photographique « à toucher  du bout des doigts, comparable au Braille ». La vue donne souvent des envies aux autres sens, particulièrement à celui du toucher et parvient à recomposer une réalité mise en valeur par ces deux informations. Afin de mieux saisir cette intention voulue, Booth, nous invite à découvrir cette série de nus, les yeux fermés. A l’aide d’un gant, nous pouvons donc découvrir ce travail et nous laisser aller à de nouvelles sensations : voir avec les mains, aller au delà de la surface des choses. Toujours sur son sujet de prédilection – à savoir le corps humain nu – Booth nous permet de ressentir le corps et ses contours à travers son regard. Belle réussite.

Via « Anamorphosis », le photographe dissimule le corps nu en le démultipliant, donnant ainsi à sa nature concrète une dimension abstraite et on se retrouve le regard comme embarqué à travers un kaléidoscope. L’artiste  a d ‘ailleurs shooté ses modèles dans une boîte à taille humaine contenant un jeu de miroirs qu’il a lui-même construit.
Le corps nu perd son identité charnelle pour se transformer et donner naissance à de nouvelles formes, des figures végétales magnifiques et très poétiques.

De nouveau, la réalité nous paraît autre. On pense voir une constellation de fleurs mais c’est un corps se répetant encore et encore qui se présente à nous. Et ces nouvelles formes ont l’air empreintes de vie.

On ressort subjugué par ces photos, par la qualité des tirages, renforçant encore cette nouvelle réalité, cette impression de beauté. Un formidable regard de la photographie contemporaine.

Marie-Odile Radom

Acte2galerie

41 rue d’Artois – 75008 Paris

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