Comme Pier Paolo Pasolini l’écrit dans son ouvrage ‘Les Terrains’, le sport en équipe serait « la dernière représentation sacrée de notre temps. C’est un rite dans le fond, même s’il est évasion. »
Cette saison, ce sont les terrains et les courts de jeux qui inspirent la pré collection Maison Michel automne/hiver 2017-18, par leurs inscriptions aussi claniques que curieusement décoratives. Ils sont le théâtre de parties de tennis, basketball, rugby ou football américain: ces rites de High School américaine ont leur propre vocabulaire stylistique de compétition et de regroupement, aujourd’hui retranscrit en deux pans.
Un côté masculin, à l’esthétique 70’s du film ‘Kansas City Bombers’ de Jerrold Freeman; son pendant féminin, aux couleurs des ‘Moissons du Ciel’ de Terrence Malick.
Sont juxtaposés des blocs de couleurs organiques et des structures architecturales, puisant leur inspiration dans les contrastes abstraits des peintures de Franco Fontana, les distorsions acides de Jessica Backhaus, les ciels industriels de Lino Russo et Matthias Heidrich.
De grosses perles composent des bijoux scintillants, comme des billes qu’on s’échange pendant les récréations, qui glissent entre les écussons en plaques d’égouts – ces derniers aussi devenant des ornements fantasmés. Du strass citant la signalétique fluorescente éclairant routes et stades, la nuit brouille aussi les pistes entre pratique, ludique et sublimé. Rudeur et douceur ; souplesse et rigidité ; jeu de matière entre velours lisse, frappé ou côtelé ; entre carreau de laine et de mohair ; entre herringbone et houndstooth miniaturisé : c’est un paysage discrètement raffiné qui vient habillerces pièces à la contemporanéité repensée. Des nœuds extralarges, des casquettes aux caches-oreilles amovibles, le thème versatile permet de se concentrer et d’explorer ces codes visuels – pour des pièces modulables qui reflètent la nature même du jeu.
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