Déconstruire pour mieux reconstruire : MM6 Maison Margiela inscrit son Automne-Hiver 2025 dans un jeu de contrastes où l’expansion et la réduction façonnent de nouvelles attitudes vestimentaires. La marque pousse plus loin son investigation d’un vestiaire modulaire, conçu comme un système évolutif, adaptable aux besoins et aux occasions.
Dans cette nouvelle proposition, chaque pièce devient un terrain d’exploration où la silhouette oscille entre structure affirmée et fluidité entravée. Ici, les vêtements s’élargissent ou se contractent par des interventions subtiles mais radicales : panneaux additionnels, volumes sculptés par du rembourrage, tissus pincés et tordus révélant des marges de couture volontairement exposées.
L’héritage revisité : entre élargissement et compression
Les essentiels du vestiaire classique sont déconstruits et amplifiés. Le trench, le manteau de tailleur, le costume-pantalon, la robe colonne ou encore le t-shirt et la jupe sont retravaillés dans un équilibre délicat entre élégance intemporelle et torsion expérimentale.
- Expansion maîtrisée : Des structures amovibles viennent élargir les épaules, transformant les basiques en silhouettes théâtrales. Le tailoring s’étire, devenant une armure contemporaine où le volume impose une posture nouvelle.
- Compression sculpturale : À l’inverse, certains modèles semblent forcés dans une dimension réduite, comme les robes seconde peau, où les matières comprimées simulent un mouvement figé, comme si un corps plus grand s’était infiltré dans une enveloppe trop petite.
Ce dialogue entre ampleur et retenue est accentué par une palette chromatique sobre. Des bruns, gris et noirs dominent, ponctués de touches de rouge et de turquoise, injectant une dynamique inattendue.
Le tailoring, réécrit avec une précision utilitaire
Les matières choisies sont une ode à la simplicité sophistiquée. Les lainages masculins, les cuirs lisses et les cotons utilitaires forment une bibliothèque textile où la rigueur rencontre l’audace.
Les coupes, bien que revisitées, ne perdent rien de leur fonctionnalité. L’idée est claire : une mode qui se module et se métamorphose, sans artifice superflu. Les finitions brutes et les détails techniques témoignent d’un refus du décoratif au profit d’un vêtement qui vit et respire avec son porteur.
Les accessoires : un détournement subtil du quotidien
MM6 poursuit sa tradition d’accessoires conceptuels en jouant sur la perception et l’utilité.
- Les classiques détournés : Bottes à bouts carrés et escarpins revisités s’ancrent dans un registre pragmatique mais assumé. Certains souliers arborent des bas factices intégrés, renforçant l’illusion d’un vêtement hybride.
- Les sacs à poignée pression : Fonctionnels et amples, ils incarnent une pratique du luxe désinvolte, où le sac n’est pas un fétiche mais un objet du quotidien.
- Les montres sans cadran : Le temps devient une abstraction avec ces bracelets-horloges vidés de leur fonction première, confirmant l’obsession de la maison pour le détournement.
- Les gants dramatisés : Conçus en collaboration avec Agnelle, ces gants longs drapés sur les bras apportent une dose de romantisme théâtral, contrastant avec la rigueur des vêtements.
MM6 AW25 : une mode pensée pour évoluer
Dans un monde où la mode est de plus en plus fragmentée entre tradition et innovation, MM6 Maison Margiela s’impose comme un laboratoire du prêt-à-porter évolutif.
Ici, chaque vêtement n’est pas seulement une pièce figée mais une structure en mouvement, capable de se réinventer selon l’intention du porteur. En jouant sur les notions d’élargissement et de rétrécissement, MM6 inscrit son Automne-Hiver 2025 dans un espace où la mode devient un dialogue entre le vêtement et celui qui l’habite.
Découvrir la collection : www.maisonmargiela.com/mm6
Instagram : @mm6maisonmargiela
