Le récit d’une rencontre intemporelle
À la Salle Pleyel, Stéphane Rolland orchestre une conversation entre deux figures majeures du XXe siècle : Joséphine Baker et Constantin Brancusi. L’une, muse et danseuse affranchie, l’autre, sculpteur de l’abstraction, partagent un même désir de dépouillement pour révéler l’essence du corps et des formes.
La collection Haute Couture Été 2025 puise dans cet échange d’esprits. Silhouettes sculpturales, lignes affirmées et matières nobles traduisent une quête d’absolu. Les vestes s’érigent en architectures, les robes s’évanouissent dans la transparence du crêpe et de l’organza. Joséphine danse encore, libre, tandis que Brancusi cisèle la lumière.
Le vêtement comme sculpture vivante
Rolland redéfinit le tailleur : smoking revisité en gazar noir, veste basculée en gabardine de soie ébène, tailleur spencer en gazar lamé argent brodé de morceaux de oud et de cristal. Chaque pièce dialogue avec le minimalisme organique du sculpteur, comme la robe cape en crêpe blanc brodée « Brancusi » en porcelaine.
Les textures se confrontent : cuir scarifié sur jupe d’organza brun, vestes brodées de longues franges de silicone, mousseline écorce parsemée de topazes et d’ébène. Les plumes brûlées habillent un gilet de satin, le bois s’invite sur du velours lamé argent, et l’or brillant des bijoux plastron évoque L’Oiseau de Brancusi.
Un engagement au-delà du podium
Cette collection ne se contente pas de réinterpréter l’héritage artistique de ses inspirations, elle s’inscrit dans une démarche philanthropique. Stéphane Rolland soutient les Maisons des Adolescents, offrant aux jeunes une immersion dans la mode via des ateliers et une invitation au défilé. Les bénéfices de 700 places sont reversés à cette cause, en écho à l’engagement de Joséphine Baker pour une fraternité universelle.
Finale en apothéose : la mariée Joséphine
Le défilé s’achève sur une robe de mariée en crêpe blanc, ponctuée de vasques de gazar brodées de plumes. Une silhouette qui incarne la liberté, la grâce et l’avant-garde.
Entre rigueur cubiste et fluidité sensuelle, Stéphane Rolland livre une collection où la mode devient manifeste artistique.
