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« Iris van Herpen. Sculpting the Senses » au musée des Arts décoratifs

by pascal iakovou
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Du 29 novembre 2023 au 28 avril 2024, le Musée des Arts Décoratifs met à l’honneur le travail d’Iris van Herpen, créatrice néerlandaise à la croisée des savoirs. Entre technologie de pointe et artisanat, son approche singulière interroge le vêtement comme expérience multisensorielle.

Iris van Herpen, pionnière de la mode prospective

Née en 1984, Iris van Herpen grandit en osmose avec la nature, qu’elle magnifiera plus tard dans ses créations. Danseuse classique et contemporaine, elle intègre en 2007 la Chambre Syndicale de la Haute Couture à Paris.

Dès 2010, elle collabore avec des imprimeurs 3D pour créer la robe Crystalization, révolution technologique exposée au Musée des Arts Décoratifs. Ses rencontres nourrissent une mode prospective, à la frontière de la sculpture. Attentive aux enjeux écologiques, elle expérimente des matériaux durables.

Une centaine de pièces en dialogue avec les arts

Répartie en neuf sections thématiques, l’exposition confronte une centaine de robes de haute couture à des œuvres d’art contemporain. Le visiteur plonge dans l’univers aquatique d’Iris van Herpen, avec la sculpture Origins de David Spriggs et une immense vague du collectif Mé.

L’infiniment petit est révélé à travers les planches du XIXe siècle d’Ernst Haeckel et les fragiles modèles en verre des frères Blaschka. Le squelette hybride d’une œuvre de Heishiro Ishino fait écho à la robe Skeleton. Le Gothique innerve une robe-cathédrale et le cabinet Gothic de Ferruccio Laviani.

Vers une expérience élargie du corps

L’exposition interroge notre rapport corporel à l’espace. La dimension physique du vêtement s’efface au profit du sensoriel, avec les images oniriques de Tim Walker. L’installation Renaissance Dreams de Refik Anadol plonge le visiteur dans un corps digitalisé.

La mythologie de la méduse inspire des pièces sombres, aux côtés d’œuvres de Kate MccGwire ou Damien Hirst. L’installation The Liminal Space d’EcoLogicStudio réfléchit à la place de l’humain dans la nature.

Enfin, les robes flottent dans l’immensité cosmique sur les photos sidérales de Kim Keever. L’être semble s’élever vers une perception élargie du monde.

Trois espaces complètent le parcours : l’atelier d’Iris van Herpen, une projection vidéo des défilés et un cabinet de curiosités avec accessoires. Le visiteur est convié à une traversée multisensorielle, porté par la bande-son de Salvador Breed.

Entre tradition et modernité, Iris van Herpen repousse les frontières du vêtement. Elle l’envisage comme une extension sensitive de soi, à réinventer perpétuellement au gré des rencontres artistiques. Une invitation à voir la mode autrement.

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