Pour sa collection Printemps Eté 2011, Basil Soda s’est inspiré de la profondeur sous-marine et de ses créatures légendaires : les sirènes.
La femme selon Basil Soda se fait sirène dans des robes moulant son corps et appuyant sa démarche lente mais assurée. En véritable Poséidon de la mode, le couturier libanais crée des robes œuvres d’art, structures vivantes en apparence mêlées à des éléments botaniques pour une collection naturelle et organique. Le féminin est sublimé, les silhouettes sont longilignes et vaporeuses à souhait. Le talent des ateliers et l’imagination du couturier explosent.
Les coutures des vestes et des robes sont froncées presque bouffantes apportant une forme unique et nouvelle à une symphonie de robes parfaites pour le tapis rouge. Les voiles rendent la démarche aérienne et irréelle, la silhouette est allongée.
Des feuilles de couleur moutarde et crème sont finement appliquées sur de la dentelle française. Les vestes de couleur taupe se recouvrent de folioles bleu ciel et ton sur ton et semblent refleurir de leur base satinée.
Les silhouettes se parent d’écailles crème telle une peau de poisson articulée, mais dans la plus élégante harmonie. Des ovales cellulaires taupe se superposent en mille-feuilles de satin de soie or vif. Des broderies dentelle rendent certaines robes exquises.
Des accessoires dorés, patinés et vaporisés, en effets d’ossements, viennent parfaire la silhouette telles des reliques scarabéennes cuivrées, bleu cyan et vert. Les cheveux sont relevés en un chignon bi-coques rappelant les coquillages marins. Le maquillage est épuré, l’essentiel étant porté sur le regard dans les tons sourds et bleus, berceau d’intensité. Les lèvres sont presque inexistantes, comme une ébauche de bouche.
Quant à la palette de couleurs choisie par le couturier libanais pour cette collection, les coloris évoquent l’univers sous-marin. La sirène selon Basil Soda se pare de différentes teintes de bleu allant du bleu lagon au bleu azur en passant par le bleu profondeur, sans oublier un bleu vert des plus hypnotiques. Mais elle sait également y ajouter quelques touches d’or et de crème rappelant le sable. Le taupe et autres ocres confèrent une élégance certaine à une collection onirique d’une rare douceur.
Chaque nouveau coloris apparaît subtilement telle une caresse en petits dégradés sur une robe d’une autre couleur puis devient de plus en plus présente d’une silhouette à une autre pour devenir éclatante et victorieuse.
Pour accompagner sa démarche gracieuse, la femme choisit des bottines peep toe dont la tige n’est pas sans rappeler les branchies des requins. A moins qu’elle ne préfère mettre ses pieds délicats dans des bottines à talons en forme de nageoire dorsale.
En guise de feu d’artifice final, la mariée apparaît telle la sirène ultime, blanche de perfection dans son fourreau au décolleté profond, recouvert de fils d’argent . Le voile, tout en longueur, accompagne de grâce et de douceur chacun de ses pas.
Pour cette collection Printemps Eté 2011, le talent de Basil Soda pour nous emporter dans son univers atteint son apogée. Dès la première robe, l’imagination prenait le pas et nous y étions, nous aussi , dans ses profondeurs marine. Mais ce qu’il nous avait caché était un sens de la poésie certain et une minutie des détails qui frise la perfection sans jamais aller dans la facilité de l’excès.
Filmed by Luxsure with a Kodak Playtouch
Crédits Photos : ©Patrice Stable
Marie-Odile Radom