Un rugissement textile, un choc de motifs, une silhouette en constante mutation. Pour son défilé FW25, Duran Lantink plonge dans un univers où le motif animalier devient un terrain d’expérimentation, donnant naissance à Duranimal, une collection qui détourne les codes du sauvage avec un humour provocateur et une virtuosité textile unique.
Présenté le 9 mars 2025 à Paris, ce show de 53 looks s’est imposé comme une exploration de la dualité entre nature et artifice, où zèbre, léopard, serpent et vache rencontrent camo et tartan dans un chaos parfaitement orchestré.
Une bestialité réinventée : le choc des matières et des motifs
Duranimal explore l’hybridation textile en assemblant des matériaux issus du deadstock LVMH, jouant sur les contrastes et les accumulations :
- Vestes en cuir poney zébré et manteaux en peau de serpent retravaillée.
- Patchwork de peaux de vache et velours léopard, révélant une esthétique upcyclée et ultra-graphique.
- Collaboration avec Sergio Rossi, donnant naissance à des chaussures runway exclusives, entre savoir-faire italien et radicalité du design.
- Body painting animalier, prolongeant l’illusion textile sur les corps des mannequins.
« Je peux aussi manier le ‘mauvais goût’, et c’est ce que j’adore dans cette collection. » – Duran Lantink
Un vestiaire déconstruit et plus affûté
Si Duran Lantink est reconnu pour ses formes exagérées et son approche volumétrique, FW25 marque un tournant vers une silhouette plus affinée et contrôlée, explorant la coupe comme un langage en soi.
- Des volumes toujours dramatiques, notamment à travers deux robes entrelacées en laine mérinos, entièrement tricotées à la main par un collectif néerlandais.
- Un focus sur le tailoring déconstruit, avec des blazers aux proportions inversées et des pantalons « bareback » en denim, laissant entrevoir la peau dans un jeu de dissimulation-révélation.
- Une touche Americana revisitée, entre blousons universitaires Duranimal, chapeaux « Wild West futuriste » et iconographie pop détournée.
Une mise en scène immersive : de l’opéra dans un bureau
Le défilé s’est tenu dans les futurs bureaux de Bureau Betak, où le quotidien des employés a été intégré comme un décor vivant du show. La scénographie a pris une dimension sensorielle inédite grâce à une performance chorale dirigée par Frédéric Sanchez, où :
- Des choristes de la Sorbonne ont interprété une pièce a cappella avant-gardiste des années 70, assis dans leurs bureaux tandis que les mannequins défilaient.
- Une fin volontairement ambiguë, où la musique a continué après le final, brouillant les frontières entre spectacle et réalité.
« Collaborer avec Frédéric, c’est ajouter une dimension cachée au show. L’idée d’introduire des chanteurs lyriques dans un open space s’alignait parfaitement avec ma vision d’associations inattendues. » – Duran Lantink
Une mode qui bouscule et questionne
Finaliste du Woolmark Prize et lauréat du Prix Karl Lagerfeld 2024, Duran Lantink continue d’affirmer une mode consciente et expérimentale, qui trouve de la beauté dans ce que l’on considère comme laissé-pour-compte. Ses pièces exclusives sont déjà présentes chez Dover Street Market à New York, Los Angeles et Paris, et font désormais partie des collections permanentes du MET, du Victoria & Albert Museum et du Stedelijk Museum d’Amsterdam.
Avec Duranimal, le créateur redéfinit les frontières entre luxe, upcycling et post-modernisme, en proposant un vestiaire hybride, électrisant et profondément ancré dans son époque.
Disponible en exclusivité chez Dover Street Market et sur www.duranlantink.com.