L’ADN d’Imane Ayissi repose sur un dialogue entre traditions africaines et codes couture européens. Pour le Printemps-Été 2025, ce dialogue s’élargit en une conversation tripartite entre l’Afrique, l’Asie et Paris, ville-refuge de la Haute Couture. Akalann, titre évocateur de la collection, célèbre l’entrelacement des cultures au-delà des frontières.
Le boubou, vêtement emblématique d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, et le kaba, imposé par la colonisation avant d’être revendiqué comme symbole d’identité camerounaise, servent de point de départ. Ayissi les revisite en explorant leurs correspondances avec le kimono japonais, le hanbok coréen ou encore les robes de la fin du XVIIIe siècle en Europe. Une approche qui met en lumière une parenté stylistique insoupçonnée, révélant les liens tissés par l’histoire et les migrations.
Les volumes sont amples, les coupes fluides, évoquant la noblesse du port des vêtements traditionnels. Le choix des matières s’inscrit dans une démarche durable : soies précieuses, tissus innovants en bambou, et étoffes peintes à la main par Wang Ying, artiste-diplomate chinoise dont l’œuvre s’inspire du Paris impressionniste. Ses imprimés confèrent aux silhouettes une poésie singulière, entre calligraphie et aquarelle, ancrant la collection dans une modernité sensible.
Imane Ayissi ne se contente pas d’exalter un patrimoine textile ; il interroge la façon dont les cultures s’influencent mutuellement et comment la mode peut transcender les héritages pour raconter une histoire universelle. Akalann n’est pas seulement une collection, c’est une invitation au voyage, à la reconnaissance de nos connexions communes.
visuels par Enrique Urratia pour Luxsure