L’Élysée Montmartre, temple parisien du rock et de la transgression, a vibré au rythme d’un défilé hors norme. Coucou Bebe 75018, jeune prodige de la mode française, a choisi ce lieu chargé d’histoire pour présenter « Testostérone », une collection automne-hiver 2025 qui dynamite les codes du vestiaire masculin. Inspiré par l’œuvre radicale de l’artiste Piotr Pavlensky, le créateur orchestre une performance où la haute couture se mêle aux arts martiaux mixtes (MMA) dans un choc esthétique inédit.
Oubliez les mannequins efflanqués et les déambulations nonchalantes. Ici, la passerelle se transforme en arène, où huit combattants s’affrontent dans une cage sous les yeux d’un public médusé. Chaque coup porté, chaque prise de judo, devient une chorégraphie brutale et fascinante, sublimée par les créations de Coucou Bebe 75018. Bombers structurés, cuirs patinés, accessoires métalliques… Les vêtements, à l’image des combattants, dégagent une force brute et une élégance sombre.
L’influence de Pavlensky, figure controversée de l’art contemporain, se retrouve dans les imprimés qui ornent les vêtements. On y découvre « Seam », le célèbre autoportrait de l’artiste la bouche cousue, des météorites gravées de messages provocateurs, des clins d’œil à la chirurgie esthétique… Autant de symboles puissants qui questionnent l’identité masculine, la violence et la résistance face à l’oppression.
Mais « Testostérone » ne se limite pas à une simple provocation. Coucou Bebe 75018 y affirme sa maîtrise technique et son sens aigu de la déconstruction. Les silhouettes, à la fois amples et structurées, jouent sur les contrastes et les superpositions. Les matières, nobles et brutes, sont travaillées avec précision. L’ensemble dégage une énergie contagieuse, une tension palpable entre fragilité et puissance.
Ce défilé-performance marque un tournant dans la carrière de Coucou Bebe 75018. Il confirme son statut de créateur engagé, capable de bousculer les conventions et de proposer une vision singulière de la mode masculine. Une vision qui puise son inspiration dans l’art, la culture underground et les mouvements sociaux, pour mieux questionner les normes et célébrer la liberté d’expression.