Voyager en 2025 : les Européens prêts à franchir de nouvelles frontières
Selon le dernier rapport du groupe Accor, les voyageurs européens prévoient de voyager plus fréquemment et de dépenser davantage en 2025. Basé sur une enquête auprès de 8 000 participants de sept pays européens, le rapport met en évidence une dynamique forte dans le secteur du tourisme. Avec une majorité de répondants affirmant vouloir augmenter leur budget voyage, l’année à venir s’annonce prometteuse, bien que teintée de défis liés à la durabilité et au surtourisme.
Un budget en hausse, malgré un contexte économique tendu
En 2025, 44 % des voyageurs français prévoient d’augmenter leur budget dédié aux voyages. Une tendance que l’on retrouve également à l’échelle européenne, où plus de 53 % des répondants envisagent de dépenser davantage, contre seulement 10 % qui anticipent une baisse. Les Polonais, Allemands et Espagnols figurent parmi les plus confiants quant à leur pouvoir d’achat, tandis que les Français se situent légèrement en deçà de la moyenne.
Le défi de la durabilité : transformer les intentions en actions concrètes
Si 73 % des Européens reconnaissent l’importance du changement climatique dans leurs choix de voyage, ils sont encore nombreux à rencontrer des obstacles pour adopter des pratiques réellement durables. En France, 75 % des voyageurs estiment que la durabilité est cruciale, mais seulement 9 % recherchent activement des fournisseurs d’hébergement écoresponsables.
Des comportements en mutation
Les préoccupations climatiques influencent les décisions de voyage :
- 24 % des Français évitent les zones sujettes aux conditions extrêmes (tempêtes, inondations).
- 17 % déclarent vouloir prendre moins l’avion.
- 38 % envisagent de voyager hors saison pour éviter la surpopulation.
Malgré tout, le prix reste un frein majeur. Réduire le coût des options durables et offrir une meilleure transparence sur leur impact figurent parmi les principales demandes des voyageurs. En parallèle, des initiatives comme l’interdiction des vols court-courriers en France inspirent d’autres nations européennes.
Le surtourisme : repenser les itinéraires et les saisons
Le rapport souligne que 90 % des Européens tiennent compte des problématiques liées au surtourisme dans leur planification. Pour y remédier :
- 38 % des Français privilégieront les destinations moins populaires.
- 29 % choisiront des lieux alternatifs pour éviter de contribuer au surtourisme.
Cette tendance met en lumière un désir croissant de voyages authentiques et responsables, loin des foules.
Les nouvelles tendances : workations et destinations long-courriers
Une montée des workations
Les voyages combinant travail et loisirs (workations) continuent de gagner du terrain. En 2025, un Européen sur quatre prévoit d’effectuer au moins un séjour de ce type, soit une hausse de 6 % par rapport à 2024. En France, cette pratique concerne désormais 13 % des voyageurs internationaux et 15 % des déplacements domestiques.
Un regain d’intérêt pour les destinations lointaines
Alors que le nombre de voyages intra-européens diminue légèrement, les destinations long-courriers gagnent en popularité. Les intentions de voyage vers l’Asie, l’Amérique du Nord, l’Afrique et l’Océanie augmentent significativement. Cette diversification traduit une envie de découvrir des horizons nouveaux et plus éloignés, malgré les enjeux environnementaux.
Un secteur en quête de solutions durables
Patrick Mendes, Directeur Général Europe & Afrique du Nord chez Accor, affirme :
« La dynamique actuelle du voyage offre des opportunités mais pose aussi des défis. L’industrie doit accélérer pour proposer des alternatives durables, claires et accessibles. »
Le rapport souligne enfin l’importance de mesures incitatives pour soutenir les choix durables, telles que des réductions de tarifs ferroviaires ou des récompenses pour les comportements écoresponsables.