Créé en 1951, le Crazy Horse est une Maison au sens noble du terme. Situé au coeur du Triangle d’Or, le cabaret parisien est entouré des plus belles enseignes de haute de couture. Une adresse mythique à la signature artistique connue dans le monde entier pour son spectacle envoûtant et créatif, pour ses danseuses habillées de lumière, pour ses artistes de variété de renommée internationale et pour ses collaborations incontournables : Christian Louboutin, Philippe Decouflé, Chantal Thomass, Paco Rabanne, Karl Lagerfeld, César, Prince, Azzedine Alaïa, Jean Paul Gaultier, Beyoncé, David Lynch, Ali Mahdavi, Christina Aguilera …
Depuis sa dernière métamorphose en 1995, et une refonte de la salle en 2007, aucune grande modification n’avait été entreprise au sein du cabaret qui a fêté en 2021 ses soixante-dix printemps. Après dix-huit mois de fermeture, 2021 est donc l’année qui marque la renaissance de ce haut lieu du spectacle sublimant la féminité.
« Cette rénovation n’est pas un aboutissement mais une étape majeure dans l’histoire du Crazy Horse. Elle se nourrit largement du passé de la Maison pour lui offrir les clés d’un avenir encore plus spectaculaire » explique Philippe Lhomme, Président du Crazy Horse.
Cette orientation artistique se remarque dans le moindre détail : plus de rondeur dans les lignes du mobilier, dans les alcôves, dans les détails architecturaux. Plus de douceur dans la peinture murale rose tendre. Plus d’esprit également dans les courbes des mini banquettes en forme de bouche, inspirées par la fameuse silhouette du canapé Bocca de Salvador Dali, qui s’est lui-même inspiré de la bouche de la star américaine des années trente, Mae West. Ce fameux « canapé-bouche » est d’ailleurs mis à l’honneur dans deux tableaux du Crazy Horse : La Leçon d’Erotisme et StripteaseMoi, le premier datant des années 80 et l’autre de 2016. Dès l’entrée, en foulant le sol du cabaret, on retrouve un tapis rouge parsemé de bouches colorés, légères comme des baisers, référence à l’emblème du lieu. « C’est une moquette qui rêve un peu, analyse de manière poétique Benoit Dupuis, elle a un côté japonisant, aérien. » C’est donc un écrin entièrement revu qui accueille la dernière production du Crazy Horse, Totally Crazy ! – soixante-dix ans de création, mis en scène par Stéphane Jarny, célébrant les numéros iconiques et historiques du lieu.
UNE FAÇADE PLUS EPURÉE
La devanture, de plus de 8 mètres, a gagné en épure et en lumière grâce aux quatre grandes double-portes. Une bouche en néon, emblème du cabaret, redessinée par Benoît Dupuis, incite à entrer. L’enseigne présente quant à elle une nouvelle typographie « Crazy Horse Paris ». Les portiers, en tenue de gardes canadiens depuis plus de 50 ans, accueillent les visiteurs devant cette adresse mythique. Ils vous ouvrent les portes du Crazy Horse, qui garde intacte son aura légendaire…
DES L’ACCUEIL, HOMMAGE À LA FEMINITÉ ET À LA CREATION
Dans l’entrée rose poudrée, la douceur règne : desk aux lignes arrondies en laiton chromé, grands miroirs muraux diffusant quelques images du spectacle par le biais d’écrans plats intégrés, plafond décoré de sphères en forme de seins – clin d’œil au célèbre Sein de César, moulé en 1966 sur une danseuse du Crazy Horse. Une grande photo hypnotique de Paul de Cordon – photographe du lieu dans les années soixante – représentant une danseuse sous une projection d’un Rotor Relief de Marcel Duchamp, habille un hall aéré, contemporain et accueillant. Avec ses murs décorés de formes qui évoquent des seins dans des alcôves d’un bleu Yves Klein, l’escalier de droite conduit à la salle de spectacle. A gauche, un deuxième escalier courbé, pavé de miroirs, pour démultiplier les vues et brouiller les repères, comme dans un effet d’optique du spectacle. En bas, les murs sont tapissés d’un papier peint à grosses rayures blanches et noires, référence à l’ancienne déco « saloon » du Crazy Horse des années 50. Une photo emblématique de David Lynch vous accueille. Il s’agit d’un cliché de l’exposition Fetish datant de 2007, collaboration entre le cinéaste et le créateur de souliers Christian Louboutin, avec comme modèles deux danseuses du Crazy : Baby Light et Nooka Karamel. Une autre image de cette série avait été choisie comme affiche pour la 61ème édition du Festival de Cannes.
UN PARCOURS SEMÉ DE CLINS D’ŒIL LUDIQUES
Décoré d’une photo d’Ellen Von Unwerth, le vestiaire est la première étape pour les visiteurs au sous-sol. Il jouxte la boutique, désormais plus spacieuse, qui offre une jolie sélection de petits cadeaux et d’accessoires mode pour prolonger l’envoutement du show chez soi. A quelques pas, les toilettes avec leurs fameuses cuvettes doubles pour dames. Ici, le marbre noir fait écho aux boiseries rouges et au sol en mosaïque noire. Les murs sont également tapissés de papiers peints à l’allure pop art, spécialement créés pour le lieu par Benoît Dupuis à partir de photos célèbres du Crazy Horse signées John Moore, Emil Perauer, Bertrand Rindoff Petroff, Frank Horvat … Un peu plus loin, un mur « Peek-a-Boo », où l’on pourra visionner à travers des judas des extraits de films historiques sur le Crazy Horse, « afin de mettre en valeur la mémoire du lieu », explique Benoît Dupuis.
LA SALLE DE SPECTACLE, ENTRE MERVEILLEUX ET INTIMITÉ
Dans la salle de spectacle de 280 mètres carrés, la nouvelle configuration a ramené le nombre de places à 220, allant dans le sens de l’échange, de l’émotion, du partage d’instants intimes. Devant chaque banquette, une petite table en acier et en verre aux lignes design bénéficie d’un rétro éclairage tamisé, créant un halo doré lorsque le seau à champagne rempli de glaçons est posé.
Situées à l’emplacement de l’ancien bar, deux alcôves baptisées en hommage à deux célèbres danseuses du Crazy Horse, Lova Lova (référence à Lova Moor, inoubliable égérie du Crazy Horse et dernière compagne d’Alain Bernardin) et Rita Cadillac, confirment l’atmosphère cabaret que cette rénovation souhaite donner. Même atmosphère festive, sophistiquée et conviviale avec le salon-bar Polly Underground (autre illustre Crazy Girl allemande-américaine, dont le numéro But I Am a Good Girl, repris aussi par Christina Aguilera dans le film Burlesque, est toujours joué sur scène) étoffé d’une banquette aux lignes arrondies, qui surplombe la salle. Un soin particulier a également été porté sur les équipements techniques : les installations lumineuses et scénographiques ont été entièrement revues par PM Productions. L’acoustique a également été transformée afin de rendre le spectacle encore plus immersif et enveloppant. Le défi étant de rendre au maximum invisible cette technologie de pointe afin de laisser planer avant tout la magie. « On a travaillé sur la sensorialité, le liant, l’habillage, confirme Andrée Deissenberg. Car tel était en fait le grand enjeu de cette rénovation, créer des passerelles entre la salle et la scène, rendre le lieu plus accessible sans jamais oublier ce qui fait sa force, la sensualité et le sensationnel. » Mesdames, Messieurs, le show va commencer ….