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Ada Iliopoulou, icône de la mode grecque

by pascal iakovou
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Personnalité de la mode et de la communication Ada Iliopoulou promeut avec talent les talents grecs et fait le lien entre la France et la Grèce.

La robe édition limitée « Ada dress » par Jitrois a été créée en son honneur, pour son travail pro bono à l’étranger en faveur de la Grèce.

Grâce à elle, des grandes maisons de Haute Couture telles que Miyake, Chantal Thomass, Chanel, Escada, Schiaparelli, Franck Sorbier, Stéphane Rolland ont rappelé au monde la valeur culturelle de la Grèce.

Elle a su, pour la première fois dans l’histoire de la Semaine de la mode de Paris, imposer la musique du musicien crétois Antonis Ksylouris, dit Psarantonis, ainsi que des artistes grecs jouant des instruments de musique antiques et des hymnes orphiques. En juillet, à Paris, elle a sonorisé le show d’Ellie Lyraraki pour la collection hiver 2020 avec la voix de Mélina Merkouri, parlant en grec de la culture en tant qu’héritage de la Grèce pour le monde, tout en collaboration avec la Fondation Mélina Merkouri. Marianne Battle a fait de son visage une broche, la qualifiant de force protectrice des artistes, tandis que récemment, une photo d’elle, ayant l’Acropole en arrière-plan, figure aux côtés de Gigi Hadid et de Willem Dafoe, faisant ainsi partie d’une œuvre par Thomas Iser, réalisée à Ibiza pour sensibiliser le public vis-à-vis la protection de l’Amazonie.

Pendant plusieurs années, elle a servi de directrice de publication pour trois grands magazines grecs, tandis que, pour dix ans, elle a fait le reportage parisien pour le plus grand journal des Balkans, To Vima, ainsi que pour les magazines Vima Donna et Marie Claire. Pendant les 5 dernières années, elle fait campagne pour la diffusion de la culture grecque en collaboration avec les maisons de haute couture les plus célèbres. Elle est également membre exécutif du Conseil d’administration de l’organisation américaine Euro American Women’s Council (Conseil euro-américain de femmes), un espace de collaboration entre des fameuses élues du Congrès américain intéressées aux affaires grecques au sein du Congrès mais aussi d’autres personnalités bien connues. Une intellectuelle au cœur d’enfant dont le premier amour était toujours la mode.

En octobre 2019, le ministère grec de la culture a proclamé 2020 l’année Mélina Merkouri. Comment est-ce que vous avez fait qu’en juillet, lors d’un show pour la collection hiver 2020, grâce à vous, 700 journalistes des quatre coins du monde ont écouté la voix de Mélina Merkouri, une très célèbre ministre de la culture, parler de la civilisation grecque ?

Α.I.: Ça fait déjà quelques années que, dans le cadre d’une action en faveur de la Grèce, j’ai pu mobiliser des créateurs d’une grande réputation tels que Jitrois, Chantal Thomass, Escada, Miyake, Schiaparelli, Franck Sorbier, Stéphane Rolland, Ziad Nakad entre autres, qui soutiennent notre pays et qui font la promotion, à travers leur travail, du philhellénisme et de la civilisation grecque. Il est évident que je fais moi-même une grande recherche autour de l’antiquité et des traditions afin de pouvoir « construire » ce projet. Grâce à mon travail lors de la Semaine de mode de Paris, auprès de la société de production Méphistophélès Productions, j’ai su tisser nos shows, pour la toute première fois, avec des fils grecs, tels que les hymnes orphiques accompagnés d’instruments de musique antiques mais également en présentant des musiciens uniques tels que le joueur crétois de la lyre, Antonis Ksylouris, dit Psarantonis. En juillet, nous avons présenté le show de la créatrice crétoise émergente, Ellie Lyraraki, faisant défiler toute une série de chaussures uniques, fabriquées par des techniques traditionnelles du XVIe siècle, utilisant le fil continu qui fait appel au Labyrinthe et aux fresques du palais de Cnossos. Pour nous, il est très important que les journalistes étrangers comprennent à fond notre histoire; c’est pour cela que le show à Paris était accompagné d’un livret présentant les fresques à côté de chaque chaussure correspondante, fournissant ainsi des explications sur la représentation par exemple de Taurokathapsies, un sport de l’ère minoenne pendant lequel le sportif sautait par-dessus le taureau mais sans massacrer l’animal, ou des éléments de la Linéaire B, etc.
Quand on s’occupe d’un projet pareil, il est clair que les gens dont on s’inspire ce sont des modèles tels que Mélina Merkouri, qui grâce à sa renommée internationale en tant qu’actrice pourrait bel et bien ne pas plaider pour le retour des marbres du Parthénon; or, elle était la première à croire à la diplomatie culturelle moderne et elle voulait faire diffuser la civilisation de notre pays, partout dans le monde. C’était ainsi qu’en découvrant le cd « Playing with Melina » que j’ai éprouvé le besoin de faire revivre, lors d’une période de décadence, le parcours d’une personne qui a mené tout un combat pour le seul élément inaliénable de notre héritage : la culture. Ayant obtenu l’égide de la Fondation Mélina Merkouri, j’ai poursuivi ce projet pour la collection hiver 2020. C’était une heureuse coïncidence le fait que j’ai constaté que Mélina est née en 1920. J’ai pensé alors qu’on pouvait la faire renaître à travers notre show et que les journalistes étrangers allaient honorer la culture grecque.Quelle émotion d’écouter sa voix, lors de notre show, chez France-Amérique, en présence de 700 journalistes venant du monde entier, disant « La Grèce n’est que sa civilisation ; voilà son héritage sans lequel, on n’existe pas » ou, à la fin du défilé quand c’était Ellie qui sortait, d’écouter, au dessus des applaudissements, la voix de Mélina dire « Je veux voir la Grèce briller ». Voilà donc notre propre rêve également, comme l’indiquent les projets des 6 dernières années. Voilà nos propres convictions. On ne prétend pas être ce qu’on ne l’est pas ! Nous avons même fait entendre le fameux « Je suis grecque », qu’elle affirme en disant quelque part : « L’histoire est terminée, les animaux rentrent à leurs cages, la mer s’étend vaste et moi, je suis encore grecque ». C’est ainsi que nous nous revendiquons le droit de croire à une nouvelle Grèce qui vient au prochain pas, celui que nous devons prendre et qui sera le plus difficile.

Q : Lors de ce projet, vous accueillez en Grèce des grandes personnalités ? Comment est-ce que vous y êtes arrivée ?

A.I. : Ça fait déjà 25 ans que je travaille comme journaliste. J’étais la directrice de publication de trois magazines, pendant 15 ans, avant de venir en permanence à Paris de la part du journal To Vima, par le biais d’une invitation que j’avais reçue par Paulo Coelho, qui organisait une fête avec 120 amis internationaux, dans un bateau mouche. C’était ainsi que j’ai décidé de rester à Paris où j’ai établi une carrière dans trois mois. Cela est par ailleurs indicatif de la méritocratie qui est imposée à Paris. J’ai collaboré avec plusieurs créateurs célèbres, tels que le légendaire philhellène François Lesage de la maison Chanel ; Jitrois qui est également un fervent philhellène et connaît à fond l’antiquité grecque ; Franck Sorbier qui a rendu hommage aux tragédies grecques lors d’une de ses collections ;Chopard qui a fabriqué la montre édition limitée pour les Jeux olympiques 2004 etc. Ceci dit, ce projet se fond sur le fait que, à travers mon travail, j’ai fait une bonne promotion de la Grèce aux gens dont j’ai fait la connaissance. J’aspirais être la Grecque qui te change ton avis sur la Grèce. Ça fait déjà 4 ans que je suis responsable du développement et des relations publiques ainsi que directrice pour la Grèce de la part de la société de production française Méphistophélès Productions ; de plus, parmi les plusieurs prix que j’ai décernés, j’ai également reçu un prix de l’organisation américaine EAWC, pour le projet avec les maisons de haute couture qui soutiennent la Grèce. Depuis deux ans, je suis également devenue membre exécutif du Conseil d’administration de Euro American Women’s Council (Conseil euro-américain de femmes), un espace de collaboration entre des fameuses élues du Congrès américain intéressées aux affaires grecques au sein du Congrès mais aussi d’autres personnalités bien connues.

Dans le cadre de cet effort, j’invite pro bono des personnalitéscélèbres en Grèce afin qu’elles s’inspirent de notre pays et qu’éventuellement, elles poursuivent avec un projet sur celui-ci, si cela les touche. Tous nos invités réjouissent d’un programme encadré d’interprètes et de guides pour des visites aux temples ainsi qu’au musée de l’Acropole, au temple de Poséidon à Sounion, etc. En même temps, récemment, afin d’honorer son philhellénisme, nous avons créé une chambre dédié à Jitrois à l’hôtel St George Lycabettus, à l’aide de positive+architects. Nous nous occupons de plusieurs aspects et projets. Moi, je crois en une Grèce cosmopolite. J’aimerais bien que tout le monde veuille visiter notre pays pour leur montrer la véritable image de la Grèce. Alors, pourquoi ne pas le faire puisque je le peux ?

Q: Récemment, vous avez invité en Grèce Julien Landais, un réalisateur bien connu.

A.I.: Julien Landais est un créateur vite émergent. Suite à sonsuccès à Venise avec le film « The Aspern Papers », il s’occupe de trois projets : l’un est un film francophone avec Gérard Depardieu et le fils cadet d’Alain Delon, Alain-Fabien Delon ; le deuxième est destiné à la maison de haute couture Balmain ; son troisième film se lie également avec la Grèce. Quelques jours avant mon anniversaire, il a signé le contrat pour un film lié avec la Grèce, ainsi je l’ai invité à Athènes pour l’honorer, pour lui faire la connaissance d’acteurs grecs ainsi que pour l’amener finalement à l’Acropole, chose faite. Malheureusement, la première fois où il y a été, le site était fermé ce qu’il l’avait chagriné. Pour moi, il était inconcevable qu’il allait faire un film sur la Grèce sans jamais avoir vu de près l’Acropole et son musée ainsi que l’Odéon d’Hérode Atticus. Il fallait absolument lui offrir une visite guidée, ce qui est par ailleurs fait pour tous mes invités en Grèce. Mon cadeau d’anniversaire était de voir Julien Landais se réjouir d’une visite guidée à l’Acropole, avant qu’il commence son film qui inclut également notre pays : un des meilleurs cadeaux que je n’ai jamais reçus.

Q: Ça ne fait pas longtemps que l’artiste Thomas Iser vous a inclus en tant que sa muse, tout comme Gigi Hadid et Willem Dafoe, dans un effort de stimuler la conscience écologique internationale à travers son œuvre pour la protection de l’Amazonie, fait à Ibiza.

A.I. : Dans ce même œuvre, on y trouve un puzzle de photos où figurent plusieurs personnes telles que celles que vous avez mentionnées mais aussi, entre autres, Jitrois, Mme Marina Patouli, la femme du gouverneur de la région d’Attique, Mme Irène Daïfa, la première femme élue présidente au club marin du Pirée et adjointe au maire en matière de culture. Plusieurs de ces photos ont été prises lors d’une fête, quand j’ai accueilli l’artiste en Grèce ; c’était là qu’il a photographié beaucoup de mes amis grecs qu’il a après inclus dans son œuvre.

Il savait déjà que nous défendons une conscience écologique et nous posons des questions concernant le changement climatique puisqu’avec Méphistophélès Productions, nous avons fait un show à Paris avec une créatrice vraiment hérétique, Armine Ohanyan, qui utilise exclusivement du matériel recyclé ; elle fait couture même avec des pailles utilisées dans des cafés parisiens qui ressemblent à la broderie sur les habits. C’était tellement impressionnant ! Avec tout cela, je souhaite qu’on sensibilise les gens afin qu’ils « travaillent » pour les seules choses qu’ils en ont… la Terre et eux-mêmes.

Q : Dans vos projets à l’étranger, vous incluez toujours une sorte de diplomatie culturelle en faveur de la Grèce. Parlez-nous du grand succès des chaussures avec les fresques du palais de Cnossos dont les plus grands magazines du monde ont parlé.

Avec la créatrice crétoise, Ellie Lyraraki, nous avons fait un gros succès en faveur de la Grèce, dans le cadre d’un projet de diplomatie culturelle sur laquelle je me spécialise les dernières années. Je l’ai découverte au hasard mais j’ai vu le potentiel de tout ce que nous pouvons atteindre ensemble. Elle a gardé l’esprit ouvert vis-à-vis les projets que je lui ai proposées et Paris était une véritable apothéose ! Impression, L’Officiel, Harper’s Bazaar, tant de magazines étrangers d’une certaine autorité en ont parlé. A Paris, devant 700 médias de la planète entière, nous avons présenté les secrets des fresques de Cnossos sur une collection de chaussures édition limitée; tout un travail remarquable, fait à la main par le biais des techniques spécialisées datant du XVIe siècle, en collaboration avec des archéologues, des artisans traditionnels, des orfèvres, utilisant le fameux fil continu du Labyrinthe, combiné avec de l’or et des rubis, qui honore la Grèce entière. Nous avions même préparé un livret en trois langues afin d’expliquer aux étrangers l’essentiel, par exemple de quoi s’agissait les Taurokathapsies, pourquoi le taureau n’était pas massacré etc. Nous avions expliqué également la Linéaire B. Particulièrement à Paris, on a une grande expérience avec la civilisation grecque ainsi que des connaissances correspondantes. C’est pour cela qu’on se rend compte de ce que je fais et on en prend plaisir.

Q: La plupart des créateurs grecs qui participent à la Semaine dela mode de Paris viennent, grâce à vous, chez Méphistophélès Productions. Vous avez emmené Laskaris, Zoulias, Partheni, Paris Valtadoros et Ellie Lyraraki. Cette année, avec Méphistophélès Productions vous étiez également présents à Cannes avec des Grecs. Parle-nous de cette collaboration.

A.I.: Méphistophélès Productions a réalisé plusieurs projets bien réussis. La société inclut dans son palmarès 14 créateurs indiquant ainsi le sérieux de notre travail. Après 4 ans de collaboration officielle avec la Semaine de mode de Paris, cette année, c’était la première fois que Méphistophélès Productions était également officiellement présente à Cannes, à plusieurs niveaux. Tout d’abord, par rapport à la Grèce, parmi les habits de nos 14 créateurs, figuraient ceux de Vassilis Zoulias, les robes duquel ont été présentées sur le tapis rouge ; le moment culminant était quand une robe longue à lui était choisie par l’actrice turco-allemande, Meryem Uzerli, connue en Grèce aussi à travers son rôle dans la série télévisée populaire « Soliman », qui compte 5.600.000 abonnés sur Instagram. Plusieurs dames célèbres ont porté des robes de nos créateurs : entre autres Miss Univers Iris Mittenaere, la très élégante Barbara Meier, Kimberley Garner, Lea Mornar, Fagun Thakrar, Hina Khan et même Pamela Anderson. En tant que société de production nous nous occupons de tout : de maquiller et habiller les stars avec des habits proposés par nos créateurs jusqu’à assurer leurs photos sur le tapis rouge et gérer leur présence dans la presse internationale.

Personnellement, ça m’a beaucoup émue de voir l’équipe du réalisateur Vassilis Kekatos décerner la Palme d’or pour le court métrage «La distance entre le ciel et nous». Je me suis occupée des relations publiques de celui-ci avant même qu’il soit inclus dans la compétition cannoise; de plus, à l’aide du créateur grec Prince Erotokritos, nous avons assuré que les jeunes hommes allaient être prêts avec leurs costumes raffinés pour la première ainsi que pour la cérémonie de remise des prix. Moi, j’étais sure qu’il allait recevoir la Palme d’or car il est quelqu’un de très talentueux avec une vision personnelle.

Ceci dit, nous avions deux créateurs grecs à Cannes sur le tapis rouge et un réalisateur de haute volée qui a déjà entamé son propre parcours et que nous avions soutenu même quand il était méconnu car nous avions confiance sur lui. En 2020, nous aurions encore plus de créateurs et artistes grecs à Cannes.

Q: Cette année, quels autres créateurs étaient présents à Paris avec Méphistophélès et ont fait sensation ?

A.I.: Orsalia Partheni, grâce à sa couture à porter, a habillé les modèles qui ont porté les chaussures et accessoires d’Ellie Lyraraki. En même temps, nous avons présenté les robes noires de la collection hiver de Vassilis Zoulias qui ont accompagné les magnifiques bijoux en or vintage indonésien de BaroQco par Imelda Liem & Dave Sewtahal. Tous nos créateurs ont un parcours formidable à l’étranger.

Cependant, un aspect également important concerne les créateurs étrangers qui s’inspirent de la Grèce car nous nous occupons de leur promotion aussi. Par exemple, ça fait deux ans que le très connu Ziad Nakad avait fait une collection inspiré par la déesse Dimitra, l’antiquité et la durabilité, puis Ariane Chaumeil avait fait le Minotaure en collaboration avec la marque de Paris Valtadoros.

Sûrement, l’effort le plus bénéfique n’était autre que le show de Chanel en faveur de la civilisation de l’antiquité grecque. Je suis vraiment navrée qu’il n’a pas été possible de le présenter en Grèce pour des raisons purement bureaucratiques s’appliquant sur les sites archéologiques. Vu que personne n’a su remercier Chanel et Karl pour ce show, par le biais de cet entretien, c’est moi qui dirai un grand merci du fond du cœur, pour cette recherche extensive entamée et reflétée de façon évidente, même sur les sacs portant l’hibou.

A mon avis, quand c’est un créateur étranger qui présente la Grèce, cela devient encore plus remarquable et encore plus important car il la découvre à travers des lectures ou à partir d’une expérience de vacances satisfaisante. C’est donc lui-même qui devient une véritable publicité pour le pays ! Il entame cet effort car il y croit, sinon il ne le ferait pas. Chaque fois que nous croyons, en effet, en quelque chose, nous devenons encore plus convaincants.

Q: Vous avez fait la connaissance de toute légende de la mode et vous avez réussi a interviewé plusieurs d’entre eux. Qui vous avraiment marqué et pourquoi ?

A.I. : C’était Karl Lagerfeld et Chanel qui m’ont aidé à ouvrir mon esprit vers plusieurs sens. Quand on m’invité à Dubaï pour le show présenté là-bas, je me suis rendue compte, au niveau pratique, de l’importance de la diplomatie culturelle et j’ai décidé de faire la même chose pour la Grèce. Karl était pour moi une immense source d’inspiration. Nous fêtions le même jour notre anniversaire et je me sens qu’il m’a profondément influencé. François Lesage me disait que Karl et moi, nous réfléchissons de la même manière. Je respecte énormément Lesage qui me disait « Tu es Grecque. Issue d’une telle civilisation, tu dois toujours arriver en premier ».

Ceci dit, j’ai beaucoup aimé et je porte un énorme respect pour Jitrois, une personne polyvalente qui a tout lu et qui adore l’art, ainsi que pour Chantal Thomass, avec qui on partage une longue amitié. De plus, je considère que Stéphane Rolland est doté d’un immense talent ; il m’a beaucoup aidé quand je suis arrivée à Paris et je suis convaincue qu’il est capable de prendre un morceau de tissu et d’en produire un chef-d’œuvre. J’aime beaucoup Franck Sorbier, c’est quelqu’un d’intellectuel et ses shows sont caractérisés d’une complexité intrigante. J’étais particulièrement touchée par son hommage aux tragédies de l’antiquité. J’ai également vécu pendant plusieurs années avec l’équipe parisienne de Miyake et Miyamae fut ami et maître pour moi.

Encore un autre ami et amant de la Grèce est Gaspard Yurkievich qui passe ses vacances en Grèce, presque chaque année, et qui a tiré de l’inspiration de notre pays, à plusieurs reprises. Je dois aussi inclure Jean-Charles de Castelbajac, à mon avis, artiste exceptionnel avec qui j’ai fait l’entretien la plus discutée de ma carrière ; tout ce qu’il m’a dit constitue des véritables leçons pour la vie, destinées à tout le monde.

Q: Quel est votre avis sur Paris, après toutes les années que vous avez passées ici ?

A.I: La France est un pays que j’honore. Il y a de la méritocratie. Après avoir servi en tant que directrice de publication dans trois magazines connus en Grèce, j’ai fait une carrière à Paris dans trois mois, sans savoir personne. J’ai commencé dès le début mais tout le monde a apprécié un cerveau pensant, tout le monde a respecté mes idées apparemment un peu folles et les ont considérées avec le sérieux nécessité par tout ce qui est nouveau afin de faire avancer les choses vers un nouveau sens. Alors oui, Paris m’a aidé à devenir la personne de mes rêves. J’ai fait la connaissance des gens des quatre coins du monde, j’ai appris tant de choses nouvelles, je me suis laissée libre d’être moi-même. Tout ce que je suis, je le dois à ma culture grecque mais, pour être complètement sincère, tout le reste, je le dois aux années que j’ai vécues et travaillées en France. Je suis profondément reconnaissante à la France pour tout ce que je suis devenue lors de mon séjour à Paris.

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