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HIVER 2020 MAISON FRANCK SORBIER

by pascal iakovou
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Haute Couture Sorbier HIVER 2020

© Piero Biaison – Maison Franck Sorbier

« En Juillet 1999, la première présentation Haute Couture en tant que Membre invité de la Chambre Syndicale de la Couture Parisienne a eu lieu dans la cour du Palais Galliera. Depuis, il y en a eu des collections, classiques, engagées, voyageuses, musicales, naturalistes, oniriques, spirituelles, littéraires, historiques, iconoclastes … toujours culturelles. Frissonner et apprendre ont été, à chaque fois, nécessaires voire vitaux. Le décor, la mise en scène et la musique ont été, toutes ces années durant, l’essence de la Maison. Depuis plusieurs saisons, la danse qui m’a toujours fasciné, s’est invitée afin de parachever le tableau vivant. J’ai retrouvé, avec les danseuses classiques, l’esprit de famille que j’avais connu, à mes débuts, avec les mannequins des années 90. Ce sentiment qui colle à la peau de la Haute Couture et que l’on nomme l’esprit Maison. Si j’ai pris, à l’époque, la décision de me lancer en Haute Couture, c’est aussi parce que j’avais mis au point la technique de la compression qui m’a permis de traverser toutes les périodes de ce cycle et qui m’a valu le titre de Maître d’Art en complément des techniques du macramé, de la lirette et de l’incrustation de dentelles à la main. Il y en a eu des corps enveloppés par ces techniques sans couture. Où ont commencé les robes ? Où se sont-elles terminées ? Même moi, je ne m’en rappelle plus. Je voulais en étant accueilli au sein de cette noble institution y apporter ma pierre, la Haute Couture doit rester un mystère de construction. Je pense qu’il faut aussi soutenir sa dimension hors normes. Finalement, la “ fast-fashion ” n’a pas grand chose à voir avec la “Lady”. C’est aussi une question de conviction. La suprématie des “trust” et leur politique “tsunami” seront-elles les points de vue de demain ? Il faut espérer que non. “Trop de trop, tue le trop !” La fuite en avant est, plus que jamais, dans l’air du temps. La Haute Couture ne compte pas ses heures, c’est l’école de la patience. Si je vous parlais un peu de cette quarantième collection. Il y a eu de nombreuses pistes mais ce que je voulais, par dessus tout, c’était retrouver la spontanéité des débuts et la conjuger à toutes ces années de recherches. Une page blanche sur laquelle je pourrais exprimer l’essentiel. Cette saison, je n’ai fait aucun dessin préparatoire, j’ai esquissé directement au mannequin les volumes et les pliages et les ai, ensuite, griffonnés avec dimensions des panneaux de tissus. Après discussion entre quat’zyeux, nous avons opté pour le titre “Figure libre”. Une nouvelle aventure débutait. Une quête d’épure monacale faite de carrés et de rectangles frangés fil à fil. Le double crêpe georgette de soie noire est plié, pincé et assemblé main par de petits noeuds chinois ou points boule. Il y a quelque chose de divin dans cette simplification extrême. Une nouvelle vision de la robe noire qui laisse toute sa place au mouvement et à la grâce. Ces robes de vestale contemporaine présentées, ici, en noir, seront proposées aux clientes dans une large gamme de couleur. La compression, quant à elle, devient un accessoire et se décline en mobiles amovibles (morceau de jupe, plastron, col cachecoeur, collier de chien-corset, collier psychédélique, ceinture à volutes, brassard, collerette, chapeau). Elle se compose de tulles multicolores surpiqués de fils constrastés. Le sac en compression est mis à l’honneur et peut vivre sa vie à part entière comme peuvent le faire les robes en double crêpe georgette de soie noire. Avec cette collection, les changements d’humeurs et de lieux sont permis. En quelques minutes, les clientes peuvent passer du “vernissage galerie” au petit dîner ou bien au tapis rouge. C’est aussi l’été en hiver. Rien n’est figé, tout est libre. »

Frank Sorbier

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