Paule Ka célèbre son trentième anniversaire avec une collection de trente looks iconiques imaginés par son fondateur, Serge Cajfinger. C’est le genre de fille qu’on n’oublie pas. Une fille qui se définit en pointillé, par ses choix, ses silences, ses fous-rires. Qui se livre par son allure, comme une déclaration qui se passerait de démonstration. Elle est jeune, ou presque : elle a trente ans. Prénom : Paule. Nom : Ka. Elle ne pense qu’à demain. Elle sait qu’il sera radieux puisqu’elle le décide ainsi, chaque jour, devant son miroir. Elle veut chaque heure de sa vie joyeuse, trépidante, élégante aussi. Elle aime s’habiller pour son plaisir et le bonheur des autres. Elle se répète souvent ce mot d’Audrey Hepburn : « L’élégance est la seule beauté qui ne se fane jamais »…
DU STUDIO 54 AUX CARIATIDES
La collection printemps-été 2019, imaginée par son fondateur et directeur artistique Serge Cajfinger, pour les 30 ans de la maison Paule Ka, est une ode à cette femme là : « Inspirée des années où j’avais moi-même 30 ans. Un hymne à l’amour, à la sensualité, à la liberté et à la joie de vivre. Je me suis terriblement amusé à recréer l’esprit de la fête qui régnait au Studio 54 à New York, au Palace ou aux Bains-Douches à Paris. J’y ai ajouté le style graphique que j’aime tant en Grèce, sans oublier le thème masculinféminin et la petite robe noire, must-have de toutes les garde-robes. » Pour la mettre en images, la photographe anglaise Charlotte Wales, dont les clichés à la fois féminins et branchés enchantent les pages de magazines tels que Pop, Dazed ou les éditions anglaises et parisiennes de Vogue. Et, pour incarner cette femme Paule Ka 2018 à la joie de vivre communicative, la célèbre top model et actrice tchèque, Karolina Kurkova.
La collection anniversaire est un condensé de ce qui fait l’esprit de la Maison depuis ce jour de 1988 où Serge Cajfinger a créé sa propre marque de prêt-à-porter haut de gamme. Il lui a donné le prénom de sa tante, Paule, et l’a baptisé Ka pour résumer son nom : Cajfinger.
LES ANNÉES GISCARD / NIXON EMMANUELLE
Après avoir passé une partie de son enfance au Brésil avec sa famille, Serge Cajfinger ouvre à Lille, sa ville natale, un magasin multi-marques. Il a 19 ans. Nous sommes en 1974. Giscard est à la barre, Nixon au tapis et le film Emmanuelle enflamme les salles obscures. Il vend du Yves Saint Laurent, du Kenzo, du Mugler, du Montana : tout ce qui se fait de plus branché ces années-là. « Ce fut une très bonne école, j’étais en prise direct avec la mode des podiums jusqu’à la réalité du vêtement porté. Mon truc, c’était de mélanger les pièces de différents créateurs et de composer des looks originaux. »
PAULE KA À L‘OMBRE DE LA PLACE DES VOSGES
Après une brève incursion au Brésil, il choisit Paris en 1988 pour lancer sa propre marque. Ce sera rue Malher, à l’ombre de place des Vosges, dans un petit local prêté par une connaissance : Bernard Zins, le roi du pantalon. Cette première décennie sera la plus dure : « J’ai travaillé nuit et jour. Il fallait être pragmatique, ne pas céder aux sirènes des tendances. Car le podium est une chose mais le « marché » en est une autre : il faut s’adapter aux demandes des clientes. ».
24 HEURES DE LA VIE D ‘UNE FEMME
Il va alors imaginer des vêtements pour toutes les vies de la vie d’une femme. Des classiques qui deviendront emblématiques de sa marque : la petite robe noire, parfois trapèze, parfois plus sensuelle, mais aussi des propositions opposées pour mieux se compléter : masculin et féminin, noir et blanc, fluide ou structuré, car une femme n’est jamais tout à fait la même du matin au soir. Il y ajoute des détails, volants ou noeuds qui deviennent autant de signatures. La femme Paule Ka est née : distinguée sans être apprêtée ; séduisante sans être aguichante, joyeuse sans être superficielle, à la mode sans être fashion victim. Un hommage à la grâce des années 50 et 60 dont Grace Kelly et surtout Audrey Hepburn sont les égéries. Paule Ka décolle, conquiert la planète mode comme le cœur des clientes, séduites par ce mélange unique de couleurs inspirées du Brésil et de l’élégance – couture parisienne.
LE PANIER D ‘ AUDREY HEPBURN
En 1995, Sean Ferrer, le fils de l’actrice Audrey Hepburn, dont le style unique est une source d’inspiration constante pour Serge Cajfinger, demande à le rencontrer. Il souhaite lui confier une collection hommage à sa mère pour le Japon. Il lui offre une photo de la star en manteau de vison, portant au bras un simple « panier à tricot » …copie conforme de celui que portait la mère de Serge Cajfinger au Brésil ! Ce dernier en dessine aussitôt un pour sa marque. Il n’y a pas de hasard : la collection ne verra pas le jour mais le panier Paule Ka deviendra une icône de la Maison et connaît, aujourd’hui encore, moult déclinaisons. En 2007, la Maison s’installe au 223 rue Saint-Honoré. Au rez-de-chaussée : la boutique; dans les étages : les ateliers. Car, chez Paule Ka, le savoir-faire est artisanal et le choix des tissus exclusifs. Du prêt-à-porter à l’esprit couture. En 2014, à la suite d’une décision de modification de la gouvernance de l’entreprise, Serge Cajfinger quitte la Maison pour se consacrer à des projets personnels et à sa passion pour l’architecture et le design d’intérieur au Brésil. C’est la jeune designer italienne Alithia Spuri-Zampetti qui assure alors la direction de la création dans le respect de l’héritage chic d’élégance parisienne.
REVOIR Paris
En 2016, la Maison revient dans le calendrier officiel de la semaine de la mode parisienne avec une présentation hommage au formidable savoir-faire de ses ateliers. L’année suivante, l’homme d’affaires Xavier-Marie, fondateur et ancien PDG de Maisons du Monde, la reprend et rappelle aussitôt Serge Cajfinger avec une mission précise et ponctuelle : l’aider à retrouver l’ADN à la marque et préparer la collection anniversaire des trente ans de la Maison. Trois ans après avoir quitté Paule Ka, il revient dès septembre 2017, afin d’assurer la supervision des collections en collaboration avec les équipes créatives. « Paule Ka, c’est évidemment un style que je connais par cœur. J’ai voulu aujourd’hui y insuffler l’air du temps et cette fantaisie qui la caractérise, dans le respect de la cliente » dit-il. La Maison se porte bien : elle est implantée dans 37 pays, distribuée à travers 320 points de vente dont 90 boutiques à l’enseigne dans des villes comme Dubaï, Londres, New York, Hong Kong ou Singapour. Sur les images de Charlotte Wales, Karolina Kurkova et son éclatant sourire incarne à merveille l’esprit de cette collection anniversaire de 30 modèles. Radieuse, chic et libre à la fois. Terriblement Paule Ka.