NOURREDINE AMIR DÉFILÉ AU CALENDRIER OFFICIEL DE LA HAUTE COUTURE AUTOMNE-HIVER 2018-2019
Invité par la Fédération de la Haute Couture et de la Mode à prendre part aux déflés de la semaine de la Haute Couture automne-hiver 2018-2019 à Paris, Nourredine Amir connaît une double consécration. Le couturier installé à Marrakech devient ainsi le premier créateur marocain et du continent africain à honorer ce rendez-vous incontournable de la mode. ART À PORTER Présentée le lundi 2 juillet à 11 heures, au sein du musée de l’Institut du monde arabe, la collection couture de Nourredine Amir propose une nouvelle immersion au cœur de la faune et de la fore dont les contours et les formes se faufilent dans toutes ses créations. Un ancrage réaffirmé cette saison dans la beauté immuable des fonds marins où l’architecture délicate des coraux, les circonvolutions organiques des coquillages, la fnesse arachnéenne des gorgones et la fluidité évanescente des algues donne vie à un bal des sirènes au vestiaire sculptural oscillant entre l’œuvre d’art et l’art à porter. Néréides modernes, essentialistes et affranchies, ces nymphes océanes se glissent dans des robes longues ou courtes, épurées et fuides dont les effets de matière puisent leur genèse dans les traditions vernaculaires du Maroc. Magistralement réinterprétées par Nourredine Amir, celles-ci en déterminent aussi le relief et les formes. Migrant du tour du cou jusqu’à la cheville, soulignant un décolleté, serpentant sur les hanches ou sublimant la silhouette dans son intégralité, ce minutieux travail d’ornementation, d’associations et de juxtapositions transgresse les règles classiques de la broderie pour faire naître une saisissante collection de “robes sculptures”, puissante et hiératique. La signature de Nourredine Amir depuis ses débuts.
LA MATIÈRE RÉINVENTÉE
Exigeant, entier, fidèle jusqu’au bout à l’ADN de son travail, Noureddine Amir ne connaît en effet aucune mode, ni ne cède à la moindre tendance. Son univers aux contours fascinants est celui de la création libre, qui nargue la pesanteur, l’habituel, le convenu, où la transe de la création lui permet de trouver le chemin qu’il recherche à travers chacune de ses créations. “Je commence par la taille, autour de laquelle la robe se crée, et je ne sais jamais quand j’arrête, précise le couturier. La forme est suggérée par elle-même, elle naît de la matière”. Ces matières brutes et naturelles lui inspirent des collections souvent présentées dans des palettes réduites représentatives de la beauté de la nature. Choisies avec soin puis apprivoisés fl par fl, elles subissent une véritable métamorphose pour se lier d’amitié avec l’organza ou à la mousseline de soie. Un art à part entière qui met en lumière la richesse du savoir-faire artisanal marocain en y apportant une véritable réfexion.