Luxe : le militantisme éthique gagne la filière
Etude Mazars – Vers un nouveau luxe : Ethique et création de valeur
Mazars, groupe international d’audit et conseil, dévoile sa toute dernière étude sur la filière luxe mondiale. Après plus de 30 ans de croissance ininterrompue et un large processus de mondialisation, la filière luxe connait une mutation profonde dans un environnement marqué par une montée des exigences autour des thèmes de l’écologie, de la responsabilité sociale ou plus largement de l’éthique et de la durabilité.
L’enquête dresse un panorama des pratiques engagées dans la filière à l’échelle internationale basée sur l’analyse de 112 entreprises et 7 fédérations en couvrant particulièrement les secteurs de la mode, de la maroquinerie, de la joaillerie, de l’horlogerie et la fourrure.
De l’éthique à la compétence éthique : panorama des pratiques
« La préservation de l’environnement, la responsabilité sociétale de l’entreprise ou plus largement l’éthique et la durabilité sont désormais des priorités stratégiques dans le luxe. À l’instar de maisons de luxe qui travaillent actuellement sur la conception d’un cuir écologique exempt de toute forme de cruauté animale.» déclare Isabelle Massa, Associée Mazars.
« On est bien loin d’un sujet d’image uniquement, les acteurs sont dorénavant confrontés aux exigences des nouvelles générations de consommateurs, les Millenials, mais aussi à des problématiques de maintien de l’approvisionnement. » commente Fabien Seraidarian, Senior Manager Mazars.
- De nouvelles matières pour un luxe durable
Le luxe consomme des ressources rares et cherche à préserver la reproduction des ressources ou à trouver des sources alternatives et innovantes. Chaque année par exemple, la filière utilise la fourrure de 56 millions d’animaux. Si les matières traditionnelles comme le cuir, la fourrure, les fibres agricoles, les pierres et métaux précieux demeurent l’essence du luxe, l’industrie évolue et laisse désormais une place grandissante à trois grandes nouvelles pratiques : les matières recyclées, la production de matières biologiques et biodégradables, la création de nouvelles matières, notamment synthétiques.
- L’ancrage territorial des marques de luxe
La présence des marques sur les territoires continue de définir leur identité et est bien souvent le berceau de leur savoir-faire. Elles y ont développé des ecosystèmes et se sont engagées depuis une vingtaine d’année à limiter les externalités négatives sur leurs territoires. Leur objectif est double : un enjeu de persévération du territoire en lien avec les valeurs revendiquées (via la maîtrise de l’eau, des rejets et émissions de polluants et autres émissions de carbone notamment) mais aussi un levier de création de valeur, via l’utilisation de ressources, d’artisans locaux ou encore d’investissements dans l’économie locale.
- L’exemplarité des conditions de travail et la préservation des savoir-faire
L’attention aux conditions de travail, à la valorisation des métiers et à la formation est primordiale. La prise en compte de ces problématiques est fortement territorialisée : alors que l’accent est mis sur les salaires et le développement des populations et des territoires dans les pays en voie de développement, on assiste davantage à une volonté de valoriser les territoires et les communautés par la préservation des savoir-faire locaux et la lutte contre les discriminations dans les pays développés.
- Les nouvelles exigences des consommateurs
Les nouvelles générations de consommateurs exigent traçabilité, transparence sur la qualité, la longévité et la fabrication des produits. Ils tendent à privilégier les objets dont la valeur ajoutée dépasse le simple logo de la marque. L’industrie du luxe passe progressivement d’une logique centrée sur le produit à un univers dans lequel s’invitent l’excellence opérationnelle et un service repensé autour de la distribution omnicanale.
« Ethique et création de valeur sont étroitement liées. Les pratiques identifiées concernent désormais toutes les activités en amont et en aval de la chaine. On voit alors l’émergence de 3 écosystèmes, les acteurs de taille intermédiaire qui s’adaptent aux nouveaux standards, les groupes et Maisons qui font de l’éthique une orientation stratégique et les pure players qui cherchent à réinventer les codes du luxe avec de nouvelles pratiques. » commente Isabelle Massa.
Pour plus de détails et pour consulter l’étude dans son intégralité, cliquez ici.