Home ModeFashion Week Paris Fashion Week Printemps/Été 2018: Jour 9 Tempêtes de la renommée

Paris Fashion Week Printemps/Été 2018: Jour 9 Tempêtes de la renommée

by Manon Renault
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Opulence extravagance et surenchère dans l’art de la mise en scène : un Grand Palais transformé en Gorge du Verdon, des licornes géantes dans l’Hôtel de Ville, des vestes Rococo dans le Pavillon de l’horloge du Louvre, ou des Rollers Girls et Mannequins félins qui font leurs toilettes. La mise en scène prend le pas sur le vêtement pour cette dernière journée. Éblouit, il est facile d’aveugler, surtout après 8 jours, plus de 50 défilés, 120 posts Instagram et 2300 gorgés de champagnes. Les critiques, acheteurs et visiteurs sont égarés comme un spectateur après son premier Fellini. Renouer avec les signes de la richesse : les accessoires ne sont pas ostentatoires mais nécessaires. Perles et broderies girly chez Miu Miu et bracelets oversizes chez Chanel. Multiplication des broderies et paillettes sur les redingotes du défilé Louis Vuitton. Portées avec des shorts de joggings, c’est un peu la rencontre entre le vestiaire du roi Soleil et celui de Sarkozy. Méga-roi, et Méga-président :  tout le monde note l’absence de Mme Macron. Pas très Sportwear XVIII ? Voyage dans le temps mais également dans les cultures avec Miu Miu et Agnès B.

 

Les nuits américaines d’ Agnès B.

Comment ne pas évoquer l’engagement culturel d’Agnès B.. En plus de ses collections prêt-à-porter, elle utilise son renom pour mettre en lumière toute une foule d’artistes. Dans sa « Galerie du jour », c’est Harmony Korine qui est mis à l’honneur jusqu’au 28 octobre. Réalisateur du Trash Flash Spring Breakers , ses héroïnes sont les métaphores les plus justes d’une adolescence MTV/Disney ,années 2000. Pour son défilé été 2018 Agnès B. nous livre ses propres héroïnes: différentes époques , styles classiques, exotiques ou presque gothiques. Un voyage cinématographique et stylistique : sur mon écran c’est Uma Thurman dans Pulp Fiction, ou une héroïne d’un film de Jane Campion et pourquoi pas quelque chose de Jane Lane de Daria.  Chacun y retrouvera son héroïne. Même dans la nuit noire.

Thom Browne : le tourbillon des couleurs et des matières

Pur être vu, il faut être bien visible : des épaules gonflées à l’hélium, des talons surdimensionnés et des imprimés et coloris qui se conjuguent dans ce qui s’apparente à un carnaval burlesque. Thom Browne semble appartenir à ce club des créateurs démesurés qui sont pourtant avisés en matière de techniques: Galliano ou McQueen. Fou et féerique: les pièces sont les résultats de tissages de tulle ou d’orgenza. Manteaux de chinchilla, imprimés pied de poule, et costumes bleu cintrés : une redéfinition des classiques de la garde- robe française par un américain. Citons, une fois de plus McQueen et Horn Of Plenty. La pluie fait germer les graines McQueen ?

L’ouragan Chanel : emporté par des rêves plastique?

Pourquoi faire simple ? Pourquoi se satisfaire de ce qui est tenu pour acquis; se reposer sur ses lauriers. Karl Lagerfeld est sans limites: il n’a plus besoin de le prouver. À chaques défilés de nouveaux défis sont relevés. Après une fusée, ce sont des cascades qui envahissent le Grand Palais. Un mur rocheux de 30 mètres et 7 jours d’installation. Le résultat est à la hauteur de ce que Chanel représente dans l’histoire de la mode. Une référence  immuable en matière de dépassement.  Verdure à profusion ; Chanel renait constamment. Dans un même temps, tout ce qui fait l’ADN de la marque est présent. Chanel restera Chanel. Même après les ouragans, les sacs , perles et tailleurs en tweed resteront intacts: protégés par des mètres de plastique transparent. Bottes, gants et capes : le plastique c’est chic. Surtout quand il ne s’est pas égaré dans les forêts.

Objet Mystère : Cuir et jardin, les pieds sur terre chez Miu Miu

Du cuir à  l’heure d’été, dans une époque ou l’on ne prend plus en compte les décalages horaires- la possibilité d’autres rythmes, d’autres rites.  Miuccia Prada nous rappelle que la vision de la beauté et propre à chaque pays du monde. Une célébration du multiculturalisme qui fait la richesse de la planète, et de cette collection

Rattaché aux berges par des rangs de perles, les robes légères, les trenchs découpés, les jupes ballons et les robes cocktails monochromes noir et blanches seront protégé par des parkas sportwears ou des capes en plastiques. Voyages à travers les cultures mais aussi voyages à travers les époques : une mode qui brille et célèbre la légèreté. Cette illusion qu’en passant une veste Victoria/tomas, en attrapant un sac Valentino en boots Chloé dans une robe à volant Giambattista Valli, l’été sera plus joyeux. Merci 

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