Junko SHIMADA nous livre littéralement une collection cueillie dans son jardin suspendu entre la France et le lapon, aujourd’hui en transit au Palais de Tokyo.
Amoureuses des contrastes réjouissants Junko Shimada fait rimer le soir avec le jour, le long et le court, le chaud et le froid, le mat et le brillant. Éprise des décalages ravissants, elle fait se côtoyer le cool et le chic, la ville et la campagne le simple et le riche…
Tailleurs perfectos, pardessus impecs, jupes crayons en drap de laine rayures tennis marine envenimés de pythons sinueux. Blouses et robes de crêpe immaculé scandées d’arétes plissées noir jais
Manteaux plume à paillettes sur tuniques panthères, blousons cygnes fluos à bord-cote college sur robe tricotées, mailles fourrures de soie, pull brodés d’or, les couleurs éclatent, les silhouettes et les époques se télescopent.
Fine valse d’imprimés, de brocards et brochés, or et noir, argent et gris ou maxi rose Traviata font danser les poupées en tenues de princesses, de fées clochettes ou de diva des discos.
Loin d’être une performance didactique, c’est un divertissement, un jeu de poupées qui se joue des clichés comme des conventions sur un échiquier de la mode ignoré avec la légèreté, la spontanéité et la fantaisie, d’une enfant qui refuse de grandir pour continuer d’émerveiller.
La collection est un grand bouquet champêtre embrassant tous ses vêtements fétiches. Fraichement déballées pour cette courte escale au Palais de Tokyo, les silhouettes sont déjà sur le depart, direction New York ou la Bretagne, qui sait ?