Home Art de vivreCulture Nouveau regard sur « Le Mépris »: un film sans fin

Nouveau regard sur « Le Mépris »: un film sans fin

by Manon Renault
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Bardot, Picolli , Godard, Capri : le soleil, la blondeur incandescente d’une icône et le plus insoumis des réalisateurs de la nouvelle vague. Tous les ingrédients pour faire naître une histoire mythique.

Paparazzi, journalistes et photographes nous livrent leurs propres versions du Mépris. Celle de Jean-Louis Swiners est restée pendant 50 ans dans les archives. La galerie de l’Instant expose pour la première fois ces images du tournage : une nouvelle version d’un film .-décidémment intemporel.

L’histoire d’un méprise, jusqu’au 12 septembre à la Galerie de l’instant.

Un Photographe hors-champs

En 1963, Jean-Louis Swiners est envoyé par son journal en Italie pour suivre Godard sur le tournage de son film. Il revient, les bras chargés de pellicules qui resteront plongées dans la nuit, loin des regards.

Swiners n’a pourtant plus à faire ses preuves: Lauréat du prix Niépce en 1962 , ce photographe polyvalent s’est fait connaître autant pour des scoops que pour la singularité esthétique de ses photos. Une reconnaissance qui ne l’empêche pas de continuer ses études auprès des plus grands sémiologues de l’époque ( Barthes, Greimas).

Des Superstars, irréductibles à une image figée

Méprise envers les photographiés ? La célébrité de BB, les humeurs de Godard : trop d’attention et de rumeurs, trop d’attentes . Cinquante après, Brigitte Bardot demeure une icône, et Godard est  une référence incontournable au festival de Cannes : ce qu’il doit mépriser d’ailleurs pour rester fidèle à son personnage- un personnage Redoutable .

Cette exposition nous permet de renouveler notre regard sur une époque. Sur un film qui a suscité de nombreuses lectures : Bardot comme incarnation d’Anna Karina (compagne de Godart à l’époque) , ou encore le film le « plus commercial »de Godart. Pour d’autres, le Mépris parle de l’opposition entre art cinématographique inspiré et désintéressé face à une production culturelle Hollywoodienne « médiocre et lucratif » Esquenanzi.

Problème culturel, politique, personnel : peu importe. Il s’agit avant tout d’un film dont le bleu de la mer, les serviettes rouge ou jaune  qui  couvrent Bardot, et le dialogue d’ouverture ont voyagé bout à bout dans nos esprits. À chacun son mépris

« Émanation du réel passé, c’est une magie et non un art »-R. Barthes, à propos de la photographie. L’art de Swiners : il ne s’est jamais retourné sur ce qu’il avait conduit. Les choses remontent et adviennent, un jour ou l’autre. Des tirages qui nous immiscent dans une intimité entre les acteurs et Godard. Des échanges de regards, des rires… Des émotions, belles et bien présentes, qui font l’attrait et la fascination de ces tirages.

« J’aime le faux » -Bardot

Tout visible peut comporter un double cacher: une histoire n’est jamais pleinement raconter.

Bardot : faussement frivole, l’actrice avait déjà rencontré Godart et s’était exercée au jeu de l’auto-dérision dans le film Masculin-Féminin.

Plus d’informations sur l’exposition:

http://www.lagaleriedelinstant.com/jean-louis-swiners/

https://www.youtube.com/watch?v=VnLc9RFmams

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