Etudes Studio a une nouvelle fois démontré son audace lors de la Fashion Week masculine parisienne. Défilé singulier aux inspirations détonantes qui confirme sa montée en puissance. Bienvenue dans l’entre deux temps, celui de la désinvolture branchée et du quotidien explosif selon Etudes.
Aux antipodes d’une mode outrancière, Etudes studios créé en 2012, discret label créatif mais redoutable, présente sa dernière collection à Paris. Le défilé « NEVERMIND » est une ode à la procrastination, aux cycles et aux ablutions de la vie quotidienne urbaine. Une collection réconfortante où l’élégance se mélange au confort, la chemise esprit pyjama floral apprivoise le costume plus strict. Les silhouettes sont nonchalantes et généreuses grâce aux dimensions faramineuses des vêtements. Les pantalons sont larges, les écharpes en tricot descendent jusqu’au sol et les manches dépassent généreusement les mains. Quant aux matières, noblesse oblige, la dégaine est décontractée mais mesurée grâce à l’utilisation de beaux matériaux. La brillance du satin côtoie la légèreté du coton matelassé, du cuir suède et de la laine angora. La grosse maille, omniprésente retrouve son utilité première : la chaleur et le réconfort. Les pulls et gilets tricotés sont hors-normes, surplombés de motifs floraux ou de références pop. Trompe l’œil, les manteaux se déguisent en plaids matelassés, les mêmes qu’on enroule autour de soi lors des froides soirées d’hiver. Une palette de couleurs tout aussi chaude grâce à une dominance de bleu, d’aubergine, de tabac, de marron foncé, de rouille qui contrastent avec le rouge écarlate et le doré.
Le grunge, subtil, s’invite dans cette garde-robe hautement élaborée. On ne peut s’empêcher de faire le lien avec le premier album du groupe Nirvana « Nevermind » sorti en 1991, emblème de ce mouvement alternatif. Motifs carreaux, messages subversifs manuscrits, chaînes de cou agrémentées de formes géométriques et de grandes clés, qui ouvrent des portes imaginaires. Nombreuses sont les références artistiques de la collection. Les motifs floraux tachetés ont été imaginé par Matthew Chambers. Un mannequin arbore un tee oversize « Mala Noche », le premier film du réalisateur esthète Gus Van Sant. Un autre, porte une chemise de soie imprimée d’un cendrier consommé et d’une cannette de Coca cola, œuvre signée Digue Blair.
Une chose est sûre, de ces collaborations émanent une douce mélancolie, hommage à la paresse.