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Rolling Stones, Nellcôte, et Exil en Famille 2/4

by Manon Renault
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Un conte dans lequel le mot fin n’est pas encore inscrit…Les Stones sortent un nouvel album et Dominique, derrière son objectif, observe la vie et chaque petits instants qui la rendent magique. Retour sur la place de Dominique dans la villa de Keith : un témoin discret accueilli à bras ouverts.

 


Épisode  2

Musique et famille. Bienvenue à Nellcôte.

 

En 1971, il est temps de ranimer la scène rock avant overdose ; explorer de nouvelles orées musicales. La conjoncture ne laisse pas le choix. Le manager des Stones n’a pas payé les impôts du groupe. Ils doivent quitter la Grande-Bretagne. Au même moment la douane  tombe sur le dos de Dominique : « retourne manger du fromage ».  Comme dans tout les comtes, c’est là que l’élément magique intervient : soit une dose de hasard et de  Bianca. La future Madame Jagger entend tout cela, et opère comme la bonne fée de ce récit : «Allez Dominique, part avec nous dans le sud ». Une adresse sur un morceau de papier, Dominique arrive; avec -comme toujours pour seul bagage son appareil. Il sonne à la porte d’une villa de la Belle Époque, et c’est Keith qui  ouvre la porte. Il vit ici avec Anita et leur fils Marlon. Un roman d’amour, une épopée familiale, le tout surmonté d’un suspense musical. Un joyeux « Exil on Mainstreet ». Nellcôte entre dans la légende.

Les grandes rues que l’on voit dans les clichés de Dominique : ce sont celles qu’arpentent Keith et Marlon. Des rues où l’on s’assoie pour regarder le paysage, et où l’on prend sa guitare. Dominique se voit comme le témoin privilégié d’une situation atypique et unique : des jeunes Britanniques à la réputation sulfureuse, propulsés dans le décor de la Côte d’Azur, à la recherche de nouvelles inspirations, enregistrant dans des conditions inédites, le tout entouré de leurs femmes et enfants.

La lumière du Sud, un groupe légendaire, un regard nouveau.

Si certaines idoles ont sombré dans  leurs propres mythes, ( on pense à Brian l’étincelle orginel de Stones), la réalité désacralise le tumulte des enfers du rock. Les Rolling Stones sont des dieux méticuleux. Bosseurs acharnés qui offrent autant de temps à leurs enfants qu’a la musique. Entre jouets et guitares, Dominique se fond dans un décor fait des choses de la vie. Pas une vie de papier glacé, juste la vie, la vraie.

Si Dominique débarque pour une après- midi, c’est finalement pendant six mois que Keith Richards l’accueille avec l’élégance d’un prince et l’autorité d’une mama : il l’habille, le nourri, lui fournie sa pellicule, et le réveil tous es matins vers 9h pour la balade rituelle avec Marlon. Puis l’après-midi arrive : il est temps de rassembler le groupe.

Pendant 6 mois il capture les Rolling Stones, mais aussi toutes les parcelles d’une vie. Mégots, morceaux de pain, un plateau de melon. Chaque cliché est  détonateur d’un souvenir. Des histoires encore endormies, dans l’attente d’être vues, puisque Dominique n’a pu développer aucune de ses photographies pendant son séjour. De retour à Paris, la chambre noire symbolise le moment de révélation. Sans vraiment s’en rendre compte, Dominique détient entre ses mains les bribes d’une époque, d’une famille ,d’une intimité qu’il ne fera pas la promotion pas pour répondre aux besoins de fétichistes. Il les renverra à qui de droit : les Stones. Après tout ces trésors sont les temples de son intimité et la leur.

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