Le sujet western est un grand classique. Mais Manish Arora, qui depuis plusieurs collections s’applique à nous exposer un univers emprunt d’exotisme, nous fait une proposition forte pour l’automne-hiver 2016-2017. Le cadre est posé, mais les silhouettes s’enchaînent et prennent des libertés. Ce qui apparaît comme un simple exercice de style, est en réalité une belle démonstration d’expérimentation textile et colorimétrique, bien propre au designer.
Les références aux années 50 sont mixées avec le vocabulaire ethnique des imprimés africains et des fourrures. Entre septième art et road trip sur le continent américain, le créateur indien est parti à la conquête de l’ouest. Une invitation au voyage symbolisée par les immenses imprimés paysages. D’abord les pionnières entre en scène, dans leurs vêtements couleur terre, injectés de « rose Arora« , fushia, presque fluo. Les cavalières ensuite, avec leurs vestes travaillées de broderies compliqués et de patchworks osés. L’univers du rodéo est lui aussi bien présent avec la profusion de denim et de volants. Les bandanas, les jeans, les sac à mains façon guitare et l’imprimé léopard s’appliquent à rendre rockabilly les pin up. Et puis, la fête, rythmée par le jazz. Des sequins, des couleurs flamboyantes, et une bonne humeur qui donne à l’ensemble une cohérence.
Au milieu des mannequins se cache les amis du créateur : Ellen Von Unwerth, Chantal Thomass ou encore Debra Shaw, une manière de ne pas trahir sa passion pour Paris. Cuir, suède, néoprène, le tissus réalise tout son potentiel. Manish Arora qui a tout juste reçu sa Légion d’Honneur, donne une leçon d’élégance sur un sujet qu’il maîtrise bien. Il dompte parfaitement l’univers cosmopolite de ses collections, sans laisser place à la confusion.