Home Art de vivre Après une année 2015 mitigée pour l’hôtellerie française, 2016 annonce un nouvel élan

Après une année 2015 mitigée pour l’hôtellerie française, 2016 annonce un nouvel élan

by pascal iakovou
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Les tendances du tourisme et de l’hôtellerie 2016

Depuis quelques années, les acteurs du secteur du tourisme, de l’hébergement et des loisirs guettent les signes d’une reprise économique qui, en France, tarde à se manifester franchement et durablement. Dans ce contexte, In Extenso et Deloitte publient la 18ème édition des tendances annuelles de l’hôtellerie. En 2015, certains niveaux de gamme sortent leur épingle du jeu, notamment dans les catégories supérieures ; mais des tensions persistent dans les autres gammes. Les événements tragiques de l’année 2015, avec leur impact en particulier sur la capitale, soulignent que le secteur peut être brusquement et fortement affecté par des événements externes.

« Sur l’ensemble du territoire, les catégories Grand luxe et Milieu de gamme enregistrent des performances identiques à l’année 2014, alors que le marché Haut de gamme a le mieux performé, avec un Revenu moyen par chambre disponible (RevPAR) en progression de +1,7%. L’hôtellerie Super-économique, qui n’avait pas reporté sur ses tarifs la hausse de TVA subie en 2014, a en revanche augmenté ses prix en 2015. Parallèlement, sa fréquentation a enregistré un recul en 2015. A la fin de l’année, son RevPAR est en retrait de 1%. Les performances en régions restent globalement positives, voire très positives pour la Côte d’Azur. A l’inverse, Paris et, dans une moindre mesure, l’Ile-de-France ont enregistré un recul très net. » commente Philippe Gauguier, Associé Tourisme, Culture et Hôtellerie chez In Extenso.

Les attentats terroristes auront marqué l’exercice 2015

Après les attentats du mois de janvier, la plupart des catégories d’hôtels ont subi une baisse de fréquentation de 3% à 6%, seule l’hôtellerie Haut de gamme a vu son occupation progresser (+2,6%). Les réservations déjà effectuées ont été compliquées à annuler en janvier, le mois de février a été par contre pleinement impacté. En revanche, les hôteliers ont maintenu leurs prix. Ainsi cette période se termine par un recul de seulement 0,3% du RevPAR, toutes catégories confondues, et dès le mois de mars, la tendance était de nouveau à la hausse.

L’impact aura été beaucoup plus marqué après les attentats de novembre. Si les hôteliers ont globalement maintenu leurs prix, la baisse de fréquentation aura été beaucoup plus importante, de -10,9% à -14,6% de taux d’occupation selon les catégories pour le mois de novembre, et de -15,4% à -24,3% pour le mois de décembre. Au terme de cette période de deux mois, le RevPAR a reculé à Paris de 13,4 %, se situant à 126 € HT toutes catégories confondues en 2015, contre 145 € en 2014.

« Si les attentats du mois de janvier pouvaient, dans l’esprit des clientèles loisirs comme affaires, avoir un caractère exceptionnel, la seconde vague est venue rappeler à tous que le risque terroriste n’est pas écarté et que la France, Paris en particulier, est une cible prioritaire. La sécurité du pays et le retour à une situation apaisée dans les mois qui viennent est un enjeu de tout premier ordre. » estimeOlivier Petit, Associé Tourisme, Culture et Hôtellerie chez In Extenso.

Une année 2015 difficile pour Paris

L’exercice 2015 aura été compliqué pour l’ensemble des établissements parisiens. L’hôtellerie Milieu de gamme termine l’année sur un recul de 5,5% de son RevPAR, avec seulement deux mois positifs sur l’année. Dans une moindre mesure, l’hôtellerie économique est également touchée avec un recul du RevPAR de 3,1% à fin 2015. La période estivale, avec une forte fréquentation des clientèles touristiques, a été plutôt positive pour les catégories supérieures, mais plus difficile pour les catégories Milieu de gamme et Economique. L’exercice 2016 dépendra en partie des résultats obtenus dans la lutte contre le terrorisme, mais Paris pourra s’appuyer sur son statut de destination touristique mondiale de premier ordre et sur des grands événements, dont l’Euro 2016.

Des performances très positives pour la Côte d’Azur

Grâce à une progression de la fréquentation et de la recette moyenne par chambre louée, l’hôtellerie de la Côte d’Azur enregistre un RevPAR en très nette augmentation (+14,5% par rapport à 2014). Les professionnels hôteliers ont bénéficié d’un contexte favorable, avec une météo très agréable au mois de juillet, amplifié par le décalage du calendrier du Ramadan sur le mois de juin. Le retour de clientèles à très haute contribution a largement bénéficié aux établissements Luxe et Haut de gamme. Dans ces catégories, la ville de Cannes enregistre une nette progression du RevPAR de +15,3%.

En régions, des performances en hausse

En 2015, l’hôtellerie en régions a su capitaliser sur le contexte favorable lié à la météo, au calendrier scolaire, et aux bénéfices d’une année impaire plus fournie en grands événements pour assurer un bilan positif en fin d’année. Les catégories supérieures sont celles qui ont le mieux performé avec des progressions de RevPAR supérieures à 5% par rapport à 2014. La catégorie Grand luxe réalise un RevPAR de 165 € hors taxes, soit une hausse de +5,5% sur ces cinq dernières années. Inversement en entrée de gamme, le marché Super-économique termine l’année 2015 avec un RevPAR en recul de -0,9%.

Projections d’activité 2016

L’hôtellerie en 2016 devrait bénéficier d’un contexte favorable avec notamment un prix du pétrole bas et l’Euro 2016. Au global, le RevPAR devrait connaître une progression entre 1,1% et 2,1% et plus précisément par catégorie :

  • L’hôtellerie de luxe : retour de la croissance entre 1,4% et 2,4%
  • Le Haut de Gamme : consolidation de la reprise avec une croissance entre 1,7% et 2,7%
  • Le Milieu de Gamme : retour de la croissance entre 2% et 3%
  • Le marché Economique : modeste retour de la croissance entre 0,9% et 1,9%
  • Le marché Super Economique devrait connaître une année de reprise avec des perspectives de croissance entre 0,2% et 1,2%

« Sur la période récente, les offres issues de l’économie dite collaborative, Airbnb en tête, se sont développées à un rythme exponentiel et focalisent nombre d’interrogations et de craintes. Le marché hôtelier français, et francilien en particulier, ne serait-il pas plus globalement à la hausse si les tendances de progression des arrivées touristiques se reflétaient mieux dans la performance hôtelière? L’industrie hôtelière n’a d’autre choix que de prendre au sérieux ce phénomène et de s’interroger sur l’adaptation de son produit, voire de son modèle économique. » indiqueJoanne Dreyfus, Associée Tourisme, Hôtellerie et Restauration chez Deloitte.

Dans ce contexte, les nouveaux leviers de développement et d’optimisation de l’exploitation sont probablement à rechercher dans de nouvelles directions innovantes et créatives :

1. Une transformation digitale à marche forcée…
L’arrivée de nouveaux acteurs aux offres et modèles économiques hors normes a très fortement modifié les codes du secteur et a impulsé la transformation de la relation client par le digital. Trois axes majeurs permettent d’amorcer cette transformation : l’innovation digitale pour renforcer la proximité avec le client et atténuer les points de friction que celui-ci pourrait ressentir pendant son parcours ; de nouvelles opportunités stratégiques d’alliances et de partenariats comme levier de personnalisation de l’offre ; et enfin, l’amélioration de la connaissance client par une pleine exploitation de la data, le capital de données des hôteliers.

2. Les dimensions vertueuses du développement durable
La profession est désormais largement convaincue que la prise en compte du développement durable dans la gestion quotidienne des hôtels et restaurants est une opportunité de croissance. C’est d’abord le moyen de réaliser des économies, notamment sur les postes eau et énergie, mais c’est aussi sur le plan social la possibilité de renforcer l’attractivité de la profession. Pourtant au-delà des actions les plus immédiates, l’hôtellerie-restauration a encore des difficultés à avoir des politiques structurées en matière de développement durable.

3. L’hôtellerie et les jeunes talents : les clés pour un mariage qui dure
A une époque où les jeunes salariés sont de plus en plus exigeants dans l’usage qui est fait de leur temps, comment les engager dans un secteur traditionnellement régi par une culture de la hiérarchie ? La réponse consiste à donner du sens, celui du service bien sûr, mais aussi évoluer vers une gestion plus dynamique des carrières pour favoriser le maintien de l’intérêt professionnel et l’employabilité, et enfin partager une aventure collective.

4. Le crowdfunding pour financer des projets hôteliers
Le crowdfunding est un moyen pour les PME hôtelières de trouver de nouveaux financements grâce au web 2.0 et à de nombreux particuliers souhaitant investir selon leurs moyens dans l’immobilier tout en se défiscalisant. Le financement participatif nécessite les mêmes soins qu’un financement dit «classique», à savoir : en amont, un dossier solide, et par la suite, une transparence et un reporting régulier auprès des nouveaux partenaires du projet.

L’étude complète est disponible ici

 

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