C’est de coloris simples et neutres ( blanc, noir, gris), que s’échappe des rayons de couleurs, des coups d’imprimés ou des dessins enfantins. Comme si la retenue n’était plus possible et qu’au bout d’un moment il avait fallu tout déverser. Il devenait nécessaire de prendre les crayons, les ciseaux et partir en guerre contre l’ennui.
Pour le créateur danois, Henrik Vibskov,cette collection est « une vision surréaliste de survie dans le désert ».
Plus on avance dans le désert, plus il est difficile d’y voir clair. L’air de rien, on se déglingue peu à peu. C’est en avançant sur le podium que les silhouettes amples se colorent de vision. Des manteaux vagues, des tuniques, de la maille oversize portée avec des chaussures dont le bout est devenue jaune. Comme un clin d oeil humoristique au « jaune » qui colore les dessins de désert des enfants, : un jaune exagéré, exacerbé. Pour autant la vision du créateur reste loin des mirages. Les volumes de coupes relèvent d’une précision, d’une expertise de maître.
L’humour semble être de rigueur chez Henrik Vibskov, on l’avait déjà compris avec la « piggy série ». Considéré comme figure clé du « New Nordic Movement » , le créateur ne se limite pas à la mode et mène des projets en tant que designer d’intérieur , réalisateur et musiciens.
Cette vision surréaliste, rend hommage au courant d’avant-garde incarné par des figure comme Marx Ernst, Magritte, André Breton ou encore Dali: soit des touche- à -tout qui ne se sont pas contrés à une unique forme d’art. Des révoltés qui voulaient redonner des valeurs positives pendant l’après guerre et combattre l’arrogance rationaliste.
Alors qu’on nous rabâche les oreilles par les problèmes économiques, des guerres, le terrorisme …la mode selon Henri Vibskov apporte une note de légèreté et de dérision. La mode n’est pas contrainte en un art austère.
Allons perdre conscience dans le désert avec Vibskov; mais une perte de conscience en pantalons ou shorts tailles hautes, et bomber . Une perdition , certes, mais sans perte de style.
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