Fondateur de Tiffany & Co. et source d’inspiration de la nouvelle collection horlogère Tiffany CT60 Charles Lewis Tiffany, a vécu une vie bien remplie, faite de risques et de récompenses. Son ambition et son audace illustraient à merveille la fameuse expression « New York Minute »,
ainsi que l’énergie et l’esprit d’innovation qu’elle représente. L’horloge Atlas qu’il fit installer au-dessus de son magasin et qui, aujourd’hui, surplombe la boutique phare de la Cinquième avenue est un hommage permanent à sa puissante vision de joaillier et d’horloger.
Son ambition s’affirma dès son jeune âge, quand il emprunta 1 000 $ à son père et ouvrit sa première boutique en 1837 sur Lower Broadway. Bien que la ville soit en proie à une crise financière, Tiffany, alors âgé de 25 ans, prospéra grâce à la rivalité animant ses clients, qui se pressaient pour acquérir des accessoires français dernier cri et des pièces uniques telles que ces curiosités de bronze en provenance d’Inde et de Chine, antiquités qu’il achetait auprès de capitaines de navires dans les ports de New York et de Boston. En l’espace de quelques années, il réussit à importer les premiers diamants de grande valeur aux Etats-Unis et débuta la commercialisation d’horloges et de montres. Dès les années 1869, il était devenu le pourvoyeur de diamants le plus connu du pays.
Il disait souvent : « Une bonne conception garantit de bonnes affaires ». Il fut dont très inspiré en 1859, lorsqu’il fit l’acquisition de 32 kilomètres de surplus du câble utilisé pour l’installation du câble télégraphique de l’Atlantique. Tiffany créa des trophées dotés de câbles de 10 cm avec embouts en laiton, ainsi que des presse-papiers, des montres-bracelets et breloques, des cannes, des poignées de parapluies. La police dut intervenir au premier jour de vente de ces articles pour contrôler la foule qui souhaitait acheter un morceau d’Histoire.
Il étendit rapidement ses activités à Londres et à Paris, où il achetait des pierres précieuses de noble provenance pour la classe aisée américaine. La frénésie de l’élite New yorkaise pour la joaillerie royale atteignit son apogée en 1887, quand il fit l’acquisition d’environ un tiers des joyeux de la couronne de France. Parmi ses clientes assidues, Mme Joseph Pulitzer et la très mondaine Caroline Astor, qui s’offrirent les rivières de diamant et les broches de l’impératrice Eugénie. Ce triomphe fut suivi d’une spectaculaire présentation de joaillerie à l’Exposition universelle de Paris, où il remporta des médailles d’or et devint le joaillier des familles royales Européennes.
Au début du XXe siècle, Tiffany & Co. était le joaillier le plus important du monde et son fondateur était reconnu autant pour la qualité de son travail que son grand sens des affaires.
Personnalité de la vie civile, il aida à financer la construction de la Statue de la Liberté et de plusieurs parcs à travers la ville. Il fut également l’un des premiers administrateurs du Metropolitan Museum of Art et du Muséum américain d’Histoire Naturelle. En tant que membres importants de l’élite new yorkaise, les Tiffany dansaient aux légendaires bals de Mme Astor et passaient l’été à Newport, dans l’État de Rhode Island.
Les journaux faisaient régulièrement les louanges de Charles Tiffany. Pour le Harper’s Weekly (1891), il était un négociant sans égal, « la tête pensante de la plus grande des joailleries et du plus beau commerce présentant de l’art que l’on pouvait alors imaginer. »
À son décès, à l’âge de 90 ans, ses entreprises fermèrent momentanément en son honneur et le Financial Record célébra sa mémoire comme l’une des « grandes figures publiques et l’une des personnalités les plus incroyables de cette ère. »