Pour la première fois, l’architecte Frank Gehry, Pritzker Prize* 1989, met son art au service de vitrines. Dès septembre, les vitrines des magasins dévoileront ses sculptures et présenteront la collection automne-hiver 2014.
Largement inspirées par le panache de voiles des goélettes et des schooners d’autrefois, ces éléments de sculptures se composent d’une armature de bois recouverte de métal.
« Elles s’apparentent à des voiles gonflées par un vent arrière. On les baptise Wind Wing » dit l’architecte.
Coques renflées de métal incurvé, twistées, oblongues, hyperboliques et associées par groupe les unes aux autres, elles se recouvrent partiellement, s’enroulent, se frôlent, se caressent. Elles se dressent encore comme un caparaçon équestre, comme une mantille d’écailles. Elles sont voiles et coques simultanément.
Coquillages, enveloppes, armures, corsets, robe-fourreaux, elles rendent hommage à l’architecture et à la mode, deux arts de la protection des corps.
Statiques, elles capturent pourtant le mouvement. Pour Frank Gehry, architecture et sculpture se doivent d’être dynamiques.
Dès septembre, les vitrines Louis Vuitton vont danser sur des vagues imaginaires.
Réalisées, dans des tons de bleu, de gris, de brun et de bois de rose, irisées, chatoyantes, iridescentes sous la lumière, éclaboussées d’éclats et de reflets, presque liquides parfois, ces sculptures ne sont pas sans rappeler celles de Frank Stella, autre Frank, et ami proche de Gehry, une proximité reconnue par l’architecte lui-même.
Par leur combinatoire subtile, ces éléments de base permettent de varier les assemblages. Comme un compositeur avec des notes, un chef d’orchestre avec ses instrumentistes, Frank Gehry joue de ses voiles de métal pour insuffler élégance et légèreté aux vitrines Louis Vuitton.